Le Conseil de sécurité des Nations Unies a renouvelé jeudi les sanctions imposées à la République démocratique du Congo (RDC).
En adoptant la résolution 2641 par dix voix pour, aucune contre et cinq abstentions (Chine, Russie, Ghana, Gabon et Kenya), il a ainsi renouvelé l’embargo sur les ventes d’armes, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs jusqu’au 1er juillet 2023.
Dans une explication de vote, Zhang Jun, représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, a rappelé que les sanctions du Conseil à l’égard de ce pays visaient à freiner les activités violentes des groupes armés.
« Malheureusement, 18 ans après leur mise en œuvre initiale, les groupes armés dans l’est de la RDC restent endémiques, tandis que la capacité de sécurité du gouvernement de la RDC a été limitée. Le gouvernement de la RDC a demandé à plusieurs reprises au Conseil de lever l’embargo sur les armes dans le pays », a-t-il noté.
La situation sécuritaire dans l’est du pays s’est récemment détériorée, avec de nombreuses victimes civiles et des déplacements de population causés par la résurgence des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).
Or, « les forces de sécurité de la RDC, affectées par l’embargo sur les armes et d’autres facteurs, n’ont pas une capacité de sécurité adéquate face à la menace que représentent les groupes armés tels que le M23 », a dit M. Zhang, citant l’exposé fait mercredi devant le Conseil par Bintou Keïta, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC. Selon lui, le M23 est bien mieux équipé et armé que les forces gouvernementales et la MONUSCO, la mission de maintien de la paix onusienne déployée dans ce pays.
« C’est une situation inquiétante et cette question doit être abordée », a souhaité l’ambassadeur.
Lors des consultations sur le projet de résolution, la Chine et les membres africains du Conseil ont expressément soutenu le retrait du dispositif de notification préalable de livraison d’armes exigé par le Comité des sanctions, a-t-il ajouté.
« La France, en tant que délégation porte-plume, a essayé, mais nous n’avons pas pu parvenir à un consensus en raison de l’opposition de certains membres. La Chine trouve cela regrettable », a dit M. Zhang, notant que la résolution continuera de soumettre la grande majorité des armes et équipements nécessaires aux forces de sécurité de la RDC à une notification obligatoire.
Ceci « limitera la capacité sécuritaire de la RDC et les efforts pour trouver une solution fondamentale à la situation » dans l’est du pays, a poursuivi le diplomate, qui a dit espérer que le gouvernement de la RDC pourra un jour « améliorer sa gestion des armes et des munitions afin d’obtenir une plus grande confiance de la part des membres du Conseil pour lever l’exigence de notification ».
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