«Cette histoire se passe un peu loin de nous mais elle concerne un Charentais : Mohamed Bekhadra», écrit Charente Libre, qui donne la parole à l’ancien élu sous la bannière du Front national algérien, avant d’être éjecté de l’hémicycle Zighout-Youcef pour avoir menti sur son passé. Pour lui et son entourage, selon le média français, cet ancien membre de la Légion étrangère, un corps de l’armée de terre française chargé des sales besognes hors Hexagone, serait victime d’un «règlement de comptes».
«J’ai engagé une procédure en justice pour m’opposer à ma destitution», a affirmé Mohamed Bekhadra, contacté par le journal régional, selon lequel l’interlocuteur se montre taciturne car ne voulant pas «s’épancher davantage» et préférant «réserver ses arguments pour le tribunal». Ses proches sont, eux, plus prolixes dans ce qui semble être un jeu de rôles dans lequel le concerné, vraisemblablement sur conseil de ses avocats, limite ses commentaires au strict minimum tant que l’affaire est entre les mains de la justice. C’est donc au travers de ses relations qu’il dénonce une «cabale». «Son passage à la Légion étrangère ne serait qu’un prétexte pour se débarrasser d’un élu gênant», appuie Charente Libre.
«Cet individu se targue de s’être battu pour faire baisser les prix des billets d’avion au profit de la diaspora et cherche à tirer la couverture vers lui, alors que d’autres bien avant lui ont mené ce combat de longue date, il tente ainsi d’en récolter les dividendes en instrumentalisant cette question en sa faveur, mais cela ne marche pas», dénonce une source proche du dossier, qui qualifie de «fadaise» l’argument selon lequel il dérangerait parce qu’il aurait «commencé à faire bouger les lignes».
Mohamed Bekhadra était engagé dans les rangs de la Légion étrangère française de 2002 à 2007, à Aubagne, une commune dans le département des Bouches-du-Rhône. Il est ensuite passé au 4e Régiment de la Légion étrangère avec lequel il a participé à des opérations militaires au Tchad, avant d’être affecté au 1er Régiment étranger de génie, au grade de caporal. Il a été naturalisé français en 2006. Plus grave, ce député est marié à une Marocaine qui anime un compte sur Facebook sous le pseudonyme de «Fatima Bekh», dédié entièrement à la promotion du régime monarchique de Rabat.
Pas moins de soixante-dix-neuf députés ont, contre toute attente, opposé un refus net à la levée de l’immunité à leur collègue pour avoir appartenu à un corps militaire étranger, à la limite de la milice, connu pour servir de chair à canon pour le compte de l’armée française dans ses opérations extérieures, cautionnant ainsi la présence de cet intrus sous le toit d’un édifice qui porte le nom d’un grand martyr de la Guerre de libération nationale dont il souillait la mémoire.
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