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Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a promis mercredi de « noyer dans leur sang » les rebelles du Tigré qui luttent contre son gouvernement.
Abiy Ahmed s’exprimait à l’occasion du premier anniversaire du conflit dans le nord de l’Ethiopie et au lendemain de la proclamation de l’état d’urgence alors que les rebelles menacent d’avancer en direction de la capitale.
« Le puits que nous creusons sera très profond, c’est celui dans lequel l’ennemi sera enterré, pas dans lequel l’Ethiopie se désintégrera », a dit le Premier ministre dans un discours prononcé au quartier général de l’armée à Addis-Abeba.
« Nous allons noyer l’ennemi dans son sang et rendre sa gloire à l’Ethiopie », a ajouté le lauréat du prix Nobel de la paix 2019, dont il avait été récompensé pour sa politique de rapprochement avec l’Érythrée.
Les chefs du Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qui ont déclenché la lutte armée, ont dirigé la coalition au pouvoir en Ethiopie pendant 30 ans, jusqu’à la victoire de l’opposition menée par Abiy Ahmed en 2018, après des années de manifestations antigouvernementales.
Les relations entre le nouveau dirigeant éthiopien et le TPLF se sont vite détériorées, ce dernier lui reprochant une centralisation du pouvoir au détriment des régions périphériques – des accusations rejetées par Abiy Ahmed.
Le conflit armé qui a éclaté le 3 novembre 2020 a déjà fait des milliers de morts, plus de deux millions de déplacés et exposé quelque 400.000 Tigréens à la famine.
Il a aussi gagné deux régions voisines, déstabilisant le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique.