Les autorités soudanaises ont retiré la licence de diffusion d’Al Jazeera Mubasher TV, invoquant une « couverture non professionnelle » des événements au Soudan. La chaîne qatarie a qualifié la décision soudanaise « d’atteinte à la liberté de la presse ».
Le ministère soudanais de l’information a indiqué dans une lettre adressée, samedi, au directeur du bureau local de la chaîne qatarie, que cette décision était motivée par « l’approche non professionnelle » de la chaîne et la diffusion de contenus médiatiques qui « nuisent aux intérêts supérieurs du pays et à la sécurité nationale ».
La chaîne de télévision dont le siège est à Doha, au Qatar, a condamné la décision soudanaise : « Al Jazeera condamne l’interférence avec son devoir de couvrir de manière impartiale et objective les événements en cours dans le pays et avec le droit de ses journalistes d’exercer leur profession sans entrave », peut-on lire dans un communiqué.
La chaîne a qualifié la décision soudanaise « d’atteinte à la liberté de la presse dans son ensemble « , appelant les organisations internationales de défense des droits de l’Homme et les organisations de médias à condamner la décision de Khartoum.
C’est la deuxième fois que le bureau d’Al Jazeera au Soudan est ciblé par une décision de fermeture. En mai 2019, la chaîne avait déjà vu son bureau fermé par les autorités soudanaises, qui sont revenues sur leur décision deux mois plus tard.
Le Soudan est en proie à des troubles depuis le 25 octobre 2021, lorsque la junte militaire a démis le gouvernement de transition du Premier ministre Abdallah Hamdok et décrété l’état d’urgence.
Avant la prise de pouvoir par les militaires, le Soudan était gouverné par un Conseil de souveraineté composé de responsables militaires et civils chargés de superviser la période de transition jusqu’aux élections de 2023.
Hamdok a été réintégré dans ses fonctions le 21 novembre à la suite d’un accord avec l’armée, aussitôt dénoncé par les manifestants, lesquels ont insisté sur la fin de toute influence militaire sur la coalition gouvernementale de transition.
Le 2 janvier, Abdallah Hamdok a démissionné invoquant une impasse politique
Source : AA