0076/HAAC/01-2023/pl/P
Nairobi, Kenya, 2 août 2025
Dans une démarche historique pour résoudre le conflit prolongé dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), les dirigeants africains ont décidé vendredi de consolider les efforts de paix en cours en une seule initiative unifiée, pilotée par l’Afrique.
La résolution a été adoptée lors d’une réunion de haut niveau coprésidée par le président William Ruto du Kenya et le président Emmerson Mnangagwa du Zimbabwe. Les deux dirigeants, représentant respectivement la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), ont annoncé la fusion de tous les cadres de médiation existants sous la direction de l’Union africaine (UA), dont le siège est à Addis-Abeba.
« Il existe désormais un processus unique mené par l’Afrique qui rassemble toutes les autres initiatives de Nairobi, de Luanda et de toute autre organisation en un processus cohérent sur la situation dans l’est de la RDC », a déclaré le président Ruto lors du sommet.
Il a qualifié cet accord de « tournant » dans les efforts de stabilisation de la région. La décision de fusionner le secrétariat et les structures de médiation de la CAE, de la SADC et de l’UA marque une étape importante vers la résolution de l’un des conflits les plus longs et les plus meurtriers d’Afrique. Ce cadre unifié vise à rationaliser les négociations, à améliorer la coordination entre les parties prenantes et à renforcer la crédibilité de la réponse africaine à la crise.
Le président Ruto a souligné l’urgence de la situation, la qualifiant de « catastrophique », avec de lourdes conséquences humanitaires et sécuritaires régionales. « La situation humanitaire, sécuritaire et instable actuelle touche non seulement l’est de la RDC, la RDC et le Rwanda, mais aussi notre région », a-t-il averti.
Le conflit dans l’est du Congo, alimenté par des tensions ethniques et une compétition pour l’exploitation de vastes richesses minières, a fait des milliers de morts et déplacé plus de 7 millions de personnes ces dernières années. Le groupe rebelle M23, la faction armée la plus importante de la région, a lancé une offensive majeure en début d’année, exacerbant la crise. En juillet, sous la médiation du Qatar, des représentants du gouvernement congolais et des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda ont signé une déclaration de principes visant à instaurer un cessez-le-feu permanent. L’Union africaine a salué cet accord, le qualifiant d’« étape majeure » dans les efforts de paix.
Par ailleurs, un accord négocié par les États-Unis a été signé au Département d’État à Washington, où le secrétaire d’État Marco Rubio était présent aux côtés des ministres des Affaires étrangères du Rwanda et du Congo. M. Rubio a qualifié cet accord de « moment important après 30 ans de guerre ».
Malgré ces efforts diplomatiques, le paysage sécuritaire reste instable et la consolidation des initiatives de paix sous l’égide de l’UA est considérée comme une étape cruciale pour briser le cycle de la violence.
Analystes et observateurs ont salué cette initiative, la qualifiant d’effort attendu depuis longtemps pour harmoniser la réponse de l’Afrique et placer le continent au cœur de la résolution de ses propres problèmes de sécurité. L’UA menant désormais une initiative de paix unique et coordonnée, l’espoir d’une résolution plus durable du conflit grandit.