Une nouvelle étude s’est penchée sur la prise de décision collective chez les colonies de fourmis. Elle démontre que le processus est semblable au fonctionnement d’un réseau de neurones !
Les colonies de fourmis ne cessent d’étonner. Par leur durée de vie cent fois plus élevée que celle des autres insectes, par leur capacité à soulever jusqu’à 1.000 fois leur poids, mais aussi par leurs colonies, étonnamment élaborées ! Des chercheurs se sont penchés, dans une étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, sur la prise de décision collective qui s’y déroule. « Nous avons lancé une approche pour comprendre la colonie de fourmis comme un système de type cognitif, qui perçoit les entrées et les traduit ensuite en sorties comportementales, explique Daniel J.C. Kronauer, premier auteur de l’étude et responsable du Laboratoire d’Évolution Sociale et du Comportement de l’Université Rockefeller. C’est l’une des premières étapes pour vraiment comprendre comment les sociétés d’insectes s’engagent dans le calcul collectif ».
Un comportement semblable à un réseau de neurones
Pour cela, ils ont augmenté progressivement la température au sein de colonies de fourmis de différentes tailles, et ont observé à partir de quel seuil les fourmis quittaient le nid, et de quelle façon. Le suivi individuel s’est fait grâce à un marquage des fourmis avec des points de couleur. Et ils ont constaté que le déménagement de la colonie se faisait de manière soudaine, alors que juste avant les fourmis se comportaient de manière habituelle. Ils ont aussi constaté une différence de température limite selon la taille de la colonie.
Selon eux, tout se joue par une évaluation collective du rapport coût/bénéfice, un processus similaire aux calculs neuronaux dont résultent des décisions. Ainsi, pour une petite colonie, déplacer tous les individus est bien moins coûteux que pour une grande colonie. Le déménagement est déclenché plus tôt, donc à température plus basse pour un petit groupe que pour un grand groupe. Mais comment les fourmis ont-elles conscience de la taille de leur groupe ? D’après les chercheurs, ce pourrait être dû à l’effet des phéromones, les substances chimiques qui leur permettent de communiquer, qui serait plus intense pour une grande colonie.
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