Régime draconien, exercice sportif ou traitement médicamenteux, ces stratégies de perte de poids sont peu efficaces chez les personnes obèses. C’est la conclusion d’une étude présentée lors d’un congrès européen sur l’obésité aux Pays-Bas. Les scientifiques soulignent aussi le manque de suivi adapté et de prise en charge de ces personnes qui ont pourtant un risque accru d’être malades ou hospitalisées.
« Les résultats de notre étude indiquent qu’alors que la majorité des adultes en obésité essaie activement de perdre du poids en utilisant une variété de stratégies, la plupart échoue », explique le docteur Marc Evans de l’université de Cardiff. Lui et ses collègues ont présenté les résultats d’une étude menée dans six pays européens sur les difficultés des personnes obèses à perdre du poids lors du congrès de l’European Association For The Study Of Obesity qui se tient actuellement à Maastricht aux Pays-Bas. La publication détaillée n’est pas encore parue en bonne et due forme mais elle a été relue par les membres du comité scientifique du congrès.
Des difficultés à perdre du poids
Entre mai et juin 2021, les scientifiques ont interrogé 1.850 personnes obèses (IMC supérieur ou égal à 30) sur leur profil démographique, les traitements qu’elles prennent, les stratégies qu’elles mettent en place pour maigrir et leurs changements de poids au cours de l’année passée via un questionnaire en ligne. Ces données ont permis d’établir des statistiques qui soulignent le manque de soutien et de stratégie efficace pour la prise en charge de l’obésité.
Perdre du poids n’est pas une question de volonté ; 79 % des répondants ont déclaré avoir essayé de perdre du poids dans l’année grâce à un régime restrictif (72 %), un programme d’entraînement sportif (22 %) ou d’un traitement médicamenteux (12 %) mais les trois-quarts d’entre eux n’y sont pas parvenus dans des proportions suffisantes pour améliorer leur santé. Parmi les stratégies mises en place, celle du régime restrictif et de l’entraînement sportif donnent les plus mauvais résultats. Pour un tiers des répondants, leur tentative de maigrir a eu l’effet inverse et ils ont pris du poids plutôt que d’en perdre.
Des problèmes de santé qui s’accumulent
Outre les questions de poids, les participants à l’étude ont aussi rapporté souffrir d’au moins une complication liée à leur obésité, en tête l’hypertension, suivie d’une dyslipidémie, du diabète et de l’ostéoarthrite. Plus l’IMC est haut, plus les complications s’accumulent ; 38 % des personnes en obésité morbide ont rapporté au moins une complication contre seulement 23 % en obésité modérée. Les obèses qui présentent plusieurs complications sont plus susceptibles d’être hospitalisés.
« Cela souligne la nécessité d’un soutien accru et de solutions pour la gestion du poids. Et bien que l’impact de l’obésité sur la santé soit bien connu, notre découverte selon laquelle une proportion importante d’adultes obèses présente un risque élevé d’hospitalisation ou de chirurgie en raison de multiples maladies sous-jacentes ajoute sans aucun doute un sentiment d’urgence à la lutte contre l’épidémie croissante d’obésité en Europe », conclut Mark Evans.