Le 12 juin 2022 El-Confidencial révélait que le ministre des Affaires étrangère espagnol, José Manuel Albares, avançait comme explication à la crise hispano-algérienne que «l’Algérie a été poussée par la Russie à attaquer l’Espagne, notamment à son tissu commercial». Toute personne sérieuse et connaissant un minimum l’Algérie et sa diplomatie pourrait être étonnée de cette déclaration. Albares serait-il le nouveau Don Quichotte, peut-on légitimement se questionner ?
Tel un taureau d’une corrida, José Manuel Albares se lança tête baissée à Bruxelles pour dénoncer la rupture du Traité d’amitié entre l’Espagne et l’Algérie et de demander à l’OTAN d’inscrire l’immigration clandestine et les coupures de gaz comme menaces. Et comme cela n’était pas suffisant, il a fait un mélange des genres digne d’une paella, en déclarant dans son interview au quotidien El Pais le 26 juin 2022 : «De plus en plus, les menaces du Sud sont des menaces russes du Sud.» Il ne manque plus que la Chine, l’Iran, Daech et les Martiens pour compléter cette paella Albares.
Toutefois, en géopolitique, il n’y pas de place aux approximations. En cherchant à impliquer l’OTAN dans sa crise avec l’Algérie, le gouvernement espagnol cherche tout simplement l’implosion de l’Europe et la France plus particulièrement. Il ne faut pas être génie pour imaginer ce qui pourrait se passer eu Europe et particulièrement en France si l’OTAN, dont elle est membre, attaque l’Algérie. Avec des millions d’Algériens sur le territoire européen, l’Europe et la France risquent de faire face à des procès interminables, des blocages, voire des actes de violences et des mouvements sociaux. Cela est sans oublier une nouvelle crise migratoire majeure qui pourrait s’abattre sur l’Europe en cas de guerre.
Espionné par le logiciel Pegasus, probablement par les services marocains, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, acte étrangement depuis. Revirement historique au sujet du Sahara Occidental, décisions diplomatiques sans consulter ses ministres. Les suspicions de chantages à son égard sont nombreuses, selon les médias espagnols mêmes.
Le 30 mai 2022, le journaliste Georges Malbrunot faisait savoir via son compte Tweeter la colère des services de renseignement français à l’égard de leurs homologues marocains. Ces derniers sont accusés d’espionner les services français pour le compte des services israéliens. Dès lors posent des questions sur cette guéguerre d’espionnage par proxy. Est-il possible que les Espagnols soient un autre proxy qui vise la France ? L’attitude des Espagnols à vouloir inventer un front «russe» au sud de la Méditerranée laisse à penser, au minimum, qu’il y a une volonté de créer une autre zone de tension aux portes de l’Europe.
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