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À Madagascar, la chute d’un pilier du régime Rajoelina prend une tournure spectaculaire. L’ancien président du Sénat, Richard Ravalomanana, a été arrêté ce samedi 27 décembre à son domicile d’Antananarivo, après avoir ignoré plusieurs convocations de la Gendarmerie.
Figure controversée, il est accusé d’avoir joué un rôle central dans la répression sanglante des manifestations de septembre et octobre 2025, où la jeunesse malgache, notamment la Gen Z, s’était mobilisée contre le pouvoir. Selon le procureur général près la cour d’appel d’Antananarivo, Didier Alban Razafidralambo, Ravalomanana aurait « dirigé des actions violentes pour réprimer la population ».
Les charges retenues contre lui sont lourdes : atteinte à la sûreté de l’État, incitation à la haine, complicité d’homicides et de blessures volontaires. Les Nations Unies estiment que ces protestations ont fait 22 morts et plus d’une centaine de blessés, un bilan qui a marqué l’opinion et précipité la chute du président Andry Rajoelina, renversé par un groupe de militaires le 14 octobre dernier.
Symbole d’un pouvoir jugé autoritaire et déconnecté, Richard Ravalomanana cristallisait la colère des manifestants. Son arrestation illustre l’étau judiciaire qui se resserre sur les figures de l’ancien régime, désormais sommées de répondre de leurs actes devant la justice.





