Alors que les derniers soldats de la force française « Barkhane » viennent de quitter leur dernière emprise militaire au Mali, à Gao, dans le nord du pays. Des dizaines de membres des forces de sécurité russes auraient été aperçues, lundi, par des casques bleus allemands, à l’aéroport de Gao, dans le nord du Mali.
Selon l’information rapportée par l’agence de presse « Reuters », qui a consulté un document rédigé par le commandement de la Force de Défense fédérale allemande, daté du mardi 16 août, des soldats allemands et britanniques, membres de la Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali) auraient remarqué la présence de deux avions à l’aéroport de Gao, dont un L-39 Albatros et un Embraer 314 Super Tucano.
La lettre, adressée aux commissions parlementaires de la Défense et des Affaires étrangères, précisait ensuite que « deux heures plus tard (…), 20 à 30 personnes en uniformes militaires n’appartenant pas aux forces maliennes ont été vues en train de décharger du matériel d’un avion de transport malien ».
« Il s’agissait presque certainement de membres des forces de sécurité russes. Il faut supposer que le L-39 doit être exploité par les forces russes, les forces maliennes n’étant pas en mesure de le faire », indiquait la lettre, précisant que la Russie avait livré ce type de chasseur aux Forces Armées maliennes (FAMa) une semaine auparavant et que celles-ci ne sont pas encore formées à l’usage de ce type d’aéronef.
Selon le courrier, le rôle que ces forces russes seraient supposées jouer à Gao n’était pas clarifié.
« Avec le déploiement des forces russes et la fourniture par la Russie de capacités de grande valeur [chasseur L-39, NDLR] à l’aéroport de Gao, les forces maliennes continuent d’étendre leur zone d’opérations vers le nord-est, avec le soutien de la Russie », précisait la Force de Défense fédérale allemande.
Dans un contexte de crise politico-diplomatique, la Force française « Barkhane » a quitté, le même jour (lundi 15 août), la ville de Gao, sa dernière emprise militaire au Mali, pour prendre la direction du Niger.
Dans le cadre de la réarticulation hors des frontières du Mali, avant ce dernier départ du pays, la Force Barkhane avait transféré aux Forces armées maliennes ses Bases opérationnelles avancées (BOA) de Ménaka, Tessalit, Kidal, Tombouctou et Gossi, dans le nord du pays sahélien.
Dans une situation de tensions permanentes entre Paris et Bamako, la France dénonce la proximité entre Bamako et Moscou et accusent les autorités maliennes d’accueillir des miliciens de la compagnie paramilitaire russe « Wagner ».
L’Exécutif malien, de son côté, nie la présence de Wagner au Mali, et évoque celle d' »instructeurs » militaires russes venus soutenir les FAMa.
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