0076/HAAC/01-2023/pl/P
La tenue d’élections au Mali pourrait être repoussée indéfiniment, car les autorités en place ne semblent pas avoir la démocratie comme priorité pour le moment, comme l’a souligné le Premier ministre Choguel Maïga dans une déclaration.
L’élection présidentielle est un sujet brûlant au Mali. Cependant, les colonels au pouvoir n’ont pas fixé de date précise pour son organisation, prolongeant ainsi une transition qui dure depuis 4 ans.
Malgré les pressions exercées par la classe politique malienne et par des organisations internationales et sous-régionales comme la CEDEAO, aucune élection n’a eu lieu depuis la date prévue, le 4 février, soit il y a 32 jours.
Le silence du Premier ministre Choguel Maïga a été brisé par une déclaration dans laquelle il indique que les 24 mois de Transition avaient été imposés sous la pression de la CEDEAO. Étant donné que le Mali a quitté cette organisation, il affirme que « la décision est nulle et non avenue ».
Il souligne également que le décret instaurant la durée de la Transition a été signé lors des discussions avec la CEDEAO. Cependant, « nous sommes sortis de la CEDEAO et tout ce qui a été signé en accord avec elle est nul et non avenu au Mali », a-t-il averti.
Choguel Maïga ajoute : « Nous avons tourné la page sur cette organisation et sur tout ce que nous avions négocié avec elle, car elle a tenté de porter atteinte à l’intégrité physique et à la stabilité d’un pays membre de l’AES, à savoir le Niger ».
Il conclut en affirmant : « On ne peut donc plus se référer à un accord avec la CEDEAO, c’est sans valeur ».
Le 31 mars 2024, plusieurs partis politiques, regroupements et organisations de la société civile ont appelé à la mise en place d’une architecture institutionnelle afin d’organiser au plus vite l’élection présidentielle.
« Nous demandons aux autorités en place, compte tenu du vide juridique et institutionnel créé, de favoriser une concertation rapide et inclusive pour établir une architecture institutionnelle permettant d’organiser au plus vite l’élection présidentielle », ont-ils déclaré.
Ils ont également fait savoir qu’ils utiliseront « toutes les voies légales et légitimes pour ramener le pays à un fonctionnement constitutionnel normal et pour le réintégrer dans le concert des Nations, garant d’une stabilité politique et d’un développement durable ».