Combien faut-il marcher par jour pour préserver son capital santé et augmenter son espérance de vie ? Les études divergent et le nombre de pas quotidien recommandé semble plus ou moins aléatoire. Une nouvelle analyse sur le sujet offre des résultats surprenants.
Il est nécessaire de le répéter, l’activité physique est bonne pour la santé. En revanche, un mode de vie sédentaire (généralement défini par moins de 5 000 pas par jour) est associé à un risque accru de mortalité d’une maladie cardiovasculaire ou de toute autre cause. L’inactivité majore également le risque de développer un diabète de type 2. En raison de sa forte prévalence, ce comportement est même considéré comme la maladie du XXIe siècle.
« Plus vous marchez, moins vous risquez de mourir », résument les chercheurs d’une nouvelle méta-analyse sur le sujet, publiée dans le European Journal of Preventive Cardiology. Cette vaste synthèse de 17 études internationales est la première à évaluer l’effet de la marche jusqu’à 20 000 pas par jour, mais aussi à relever s’il existe des différences en fonction de l’âge, du sexe ou de la région du monde. Résultat : hormis quelques différences entre les moins de 60 ans et les personnes plus âgées, les résultats trouvés sont sensiblement les mêmes.
Ce sont 226 889 participants (64 ans en moyenne, une moitié de femmes) qui ont été inclus dans l’analyse et divisés en quatre groupes suivant leur nombre de pas effectué tous les jours. La période de suivi était d’environ sept années.
Plus on marche, mieux c’est !
L’étude révèle que marcher au moins 3 967 pas par jour est associé à une diminution du risque de décès toutes causes confondues. Ce nombre baisse même à 2 337 (pas par jour) pour réduire le risque de décès dû à des maladies cardiovasculaires. On est donc loin des 10 000 pas par jour recommandés habituellement.
Les chercheurs n’ont même pas trouvé de limite supérieure à l’augmentation des bénéfices. Le risque de décès (de maladie cardiovasculaire ou de toute autre cause) diminuerait de manière significative à chaque fois que l’on fait 500 à 1 000 pas de plus dans la journée. Ainsi, une augmentation de 1 000 pas par jour est associée à une réduction de 15 % du risque de décès toutes causes confondues, et une augmentation de 500 pas par jour est associée à une réduction de 7 % du risque de décès par maladie cardiovasculaire.
Les auteurs précisent que par rapport au groupe de référence (avec une médiane de 3 967 pas/jour), le groupe 1 (5 537 pas), le groupe 2 (7 370 pas) et le groupe 3 (11 529 pas) ont été associés à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues (respectivement 48, 55 et 67 %). Ce même type d’association a été trouvé entre le nombre de pas quotidien et la mortalité cardiovasculaire.
« Toutefois, je dois souligner que les données disponibles sur les nombres de pas allant jusqu’à 20 000 par jour étaient limitées, et que ces résultats doivent donc être confirmés sur des groupes de personnes plus importants », a déclaré le Dr Ibadete Bytyçi, auteur principal de la méta-analyse. « Nous avons encore besoin d’études de qualité pour déterminer si ces bénéfices peuvent exister pour des types d’efforts intensifs, tels que les marathons et les défis « Iron Man », et dans des populations qui présentent divers problèmes de santé. »
En outre, cette étude d’observation ne peut pas prouver à elle seule que l’augmentation du nombre de pas est à l’origine de la réduction du risque de décès, elle montre seulement une association.
Futura-Sciences