L’opinion publique sur l’immigration est influencée par divers facteurs, notamment le nombre, l’origine, la religion et le niveau de compétences des immigrés, l’économie du pays d’accueil ainsi qu’un certain nombre de caractéristiques individuelles des personnes interrogées telles que l’âge, l’éducation et la situation professionnelle.
Nos politiciens en France, ils sont très fort en manipulation de l’opinion publique via les médias car ils trouvent que l’immigration est à l’origine de tous les maux de la France ! Les figures de la droite et de l’extrême droite ont mis en cause la politique migratoire du gouvernement et ils se placent du côté de ceux qui considèrent l’immigration comme un problème fondamental en France. Comme vous l’avez remarqué, à la proche de chaque élection qu’elle soit législative ou présidentielle, en France, afin de détourner l’attention des attentes de nos concitoyens et dans le but d’esquiver de la réalité économiques de la France, les politiciens montrent toujours des doigts l’immigration comme un problème.
L’immigration est-elle bonne ou mauvaise pour l’économie du pays ?
Diriez-vous qu’en général, les gens qui viennent vivre ici prennent les emplois des travailleurs ou qu’ils aident à créer des emplois ?
Les personnes immigrées sont moins souvent en emploi que les non-immigrés. Un écart dû au moindre taux d’activité des femmes et à un taux de chômage nettement plus élevé, y compris à niveau de diplôme équivalent. Barrière linguistique, problème de reconnaissance des qualifications ou encore discriminations expliquent aussi la surexposition au chômage et le déclassement des personnes immigrées. Un handicap qui diminue avec la durée du séjour.
Comment dès lors expliquer que des secteurs économiques – nettoyage, bâtiment, métallurgie, artisanat, commerce de proximité, aide à la personne… – ont besoin d’une main d’œuvre étrangère, et ce même en période de chômage ? De ces emplois, peu qualifiés, mal rémunérés et pénibles, les « natifs » se détournent (Rapport de la Dares, 2021).
Les immigrants de plus faible compétence acceptent généralement d’accomplir des tâches qui n’intéressent pas les natifs : Caissier, artisan, Auto-Entrepreneur, construction (BTP), agriculture, services de garde d’enfants, nettoyage, etc. L’afflux de main-d’œuvre qu’ils apportent fait baisser les coûts de ces services pour les locaux, un bienfait économique réel. Ils permettent aussi aux natifs d’occuper des emplois plus productifs et rémunérateurs.
Dans une note de novembre 2021 du Conseil d’analyse économique (CAE), les économistes Emmanuelle Auriol et Hillel Rapoport estiment que la France aurait tout à gagner à promouvoir l’immigration de travail et en particulier l’immigration qualifiée. Selon ces auteurs, l’immigration n’a qu’un impact relativement faible à court terme sur les finances publiques – ce qu’a confirmé l’étude de l’OCDE –, et sur le marché du travail. L’immigration peut, toutefois, stimuler la création d’entreprises et l’innovation, donc la croissance à long terme.
Sans immigration, la population allemande en âge de travailler diminuerait de 18 % entre 2020 et 2040. Ce serait une catastrophe fiscale pour ce pays, ainsi que pour la plupart des pays développés.
Selon l’INSEE « au 1er janvier 2020, la population française continue de vieillir. Les personnes âgées d’au moins 65 ans représentent 20,5 % de la population, contre 20,1 % un an auparavant et 19,7 % deux ans auparavant. Leur part a progressé de 4,7 points en vingt ans. »
Les Nations Unies estiment que les femmes vivant dans les pays développés auront en moyenne 1,67 enfant durant leur vie, soit moins que le taux de remplacement de la population. C’est l’immigration qui permet de maintenir la population des pays développés.
Le coût social du vieillissement démographique
Les retraites et la santé, qui représentent à l’heure actuelle près de 80 % des dépenses sociales en France, seront les principales branches affectées par ces transformations démographiques. La plupart des rapports et études s’accordent sur l’ampleur du fardeau financier que va faire peser le vieillissement sur le régime de retraite par répartition.
Les effets bénéfiques de l’immigration sur les comptes de la protection sociale proviennent essentiellement de la structure par âge des flux nets, globalement plus jeunes que la population française dans son ensemble, et affectent principalement, et sans surprise, les deux branches de la protection sociale les plus sensibles aux évolutions démographiques (retraites et santé). L’immigration contribue positivement au niveau de vie moyen et à la croissance économique. En contribuant à l’accroissement de la population, l’immigration influence l’ensemble de l’économie d’accueil et a un impact sur le niveau de vie moyen souvent appréhendé par la production par habitant.
Impact de l’immigration sur la pauvreté
Comme chaque travailleur émigré aide financièrement cinq à six personnes en moyenne dans son pays natal, il est considéré que 200 à 250 millions de personnes à travers le monde bénéficient du soutien d’un ami ou d’un parent travaillant à l’étranger. Ainsi, Les envois de fonds aident à lutter contre la pauvreté rurale dans certaines des régions les plus pauvres du monde. ( Perret, C. (2006) « Flux informels entre l’Algérie et la France : un vivier pour le commerce informel en Algérie », in Cahier de Préludes, n° 8, septembre.)
Adel Lux, Conseillier en Géopolitique.