Niger/Arlit : Orano dénonce un transport d’uranium, Niamey réaffirme sa souveraineté

Le communiqué publié le 27 novembre 2025 par le groupe nucléaire français Orano a suscité de vives réactions au Niger. L’entreprise s’est indignée qu’un chargement d’uranium ait quitté le site de la SOMAÏR à Arlit sans son autorisation, qualifiant l’opération de « transport illégal ».

Orano reconnaît pourtant avoir perdu le contrôle opérationnel des mines depuis décembre 2024, mais continue de brandir la décision du tribunal arbitral du CIRDI du 23 septembre 2025, qui avait demandé au Niger de geler ses stocks. Le groupe menace désormais de poursuites pénales contre l’État nigérien et ses partenaires commerciaux, dans ce qui apparaît comme une tentative de blocus économique.

Le ton du communiqué, empreint de condescendance, a été jugé provocateur par de nombreux observateurs. Orano affirme s’inquiéter des « conditions de sûreté et de sécurité » du transport, une position critiquée au regard de son lourd passif environnemental à Arlit, marqué par des résidus radioactifs et des nappes phréatiques contaminées après cinquante ans d’exploitation.

Au-delà de la bataille juridique, l’affaire soulève des questions de fond :

Le Niger peut-il être empêché de disposer librement de ses ressources naturelles ? La « légalité internationale » peut-elle primer sur la souveraineté d’un État ? Les menaces contre les acheteurs visent-elles à isoler le pays sur le plan commercial ?

Pour Niamey, l’époque où Paris dictait ce qui pouvait sortir du sous-sol nigérien est révolue. Le convoi d’Arlit illustre une nouvelle ère : celle d’un Niger décidé à reprendre le contrôle de ses richesses, malgré les pressions extérieures.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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