Originaire de Niamey, où il est allé à l’école primaire de 1969 à 1975, c’est un officier valeureux de l’armée nigérienne, qui s’est fait un nom sur les différents fronts où il a servit mais aussi sur la scène politique où il a eut à jouer plusieurs rôles au sein des trois derniers régimes militaires de transition post-démocratiques qu’a connu le pays depuis la Conférence nationale.
Le parcours de l’officier supérieur qui trône désormais à la tête de la « grande muette », est un parcours presque sans faute pour tout militaire professionnel malgré les zones d’ombres que quiconque chercherait des poux sur un crane rasé finirait bien par en trouver un. Enfant des troupes (AET), après le cycle primaire, il a fréquenté l’école militaire préparatoire de Bingervile en Côte d’ivoire, d’où il sortit diplômé en 1983. Il intégra ensuite l’armée nigérienne la même année, comme engagé volontaire, et poursuivi parallèlement sa formation militaire dans plusieurs écoles de guerre notamment au Cameroun, en France et à Madagascar. Commandant de diverses unités notamment à N’Guigmi, Agadez et Niamey, il accéda au grade de capitaine en 1993. En 1998, il accéda au grade de lieutenant-colonel, et par la suite nommé Haut commandant de la Garde Républicaine pendant une dizaine d’années. C’est sous son long règne à la tête de ce corps de défense et de sécurité, que la Garde Républicaine (GR) fut transformée en Forces nationales d’intervention et de sécurité (FNIS), avant de devenir aujourd’hui, la Garde nationale du Niger (GNN).
En 1999, Salifou Modi fait parti du Conseil de réconciliation national (CRN), la junte militaire qui a dirigé la transition après la disparition du général Ibrahim Baré Mainassara et le coup d’Etat qui a mis fin à la 4e République. Sous la 5e République, à l’époque de Tandja Mamadou, il fut maintenu à la tête des ex-FNIS et après une nouvelle formation en Chine, il occupa pendant un temps le poste de commandant de zone (Comzone) de la Zone de défense N°1 d’Agadez. C’était au plus fort de la rébellion du MNJ (Mouvement nigérien pour la justice) qui sévissait dans cette partie nord du pays. En 2008, à la fin de la rébellion, et fort de ses faits d’armés sur le front, le président Tandja le propulsa chef d’état-major adjoint des forces terrestres. En 2010, une nouvelle crise politique secoua le pays et l’armée fit encore irruption sur la scène avec le coup d’Etat militaire du 18 février 2010. L’officier Salifou Modi fut nommé membre de l’organe de transition militaire, le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), dirigé par le général Salou Djibo. Il devient alors le chef d’état – major de l’armée de terre (CEMAT) jusqu’à l’avènement de la 7e République, en 2011, date à partir de laquelle il sera envoyé à l’étranger comme attaché militaire à l’ambassade du Niger en Allemagne.
Décoré de plusieurs médailles (chevalier de l’ordre du mérite en 1998 et chevalier de l’ordre national en 2003), il accéda au grade de général de Brigade, par décret du Président de la République, chef de l’Etat, chef suprême des armées, du 11 janvier 2018. Il a occupé le poste de chef d’état-major général des armées du Niger de 2020 jusqu’au 1er avril 2023.
Aniamey