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Le Niger hausse le ton face à la France et au géant nucléaire Orano. Lors d’un point de presse conjoint tenu le 27 décembre à Niamey, le ministre des Mines, Commissaire-Colonel Ousmane Abarchi, et le ministre de la Justice, Alio Daouda, ont opposé une réponse ferme aux accusations françaises de « vol en bande organisée » concernant l’uranium nigérien.
Au cœur du litige : le site de la Somaïr à Arlit, nationalisé en 2024 par les autorités nigériennes. Depuis fin novembre 2025, un convoi de plus de 1 000 tonnes d’uranium a quitté la mine pour rejoindre Niamey, déclenchant la colère d’Orano, qui a dénoncé un transport « illégal » et obtenu l’ouverture d’une enquête judiciaire à Paris.
Mais pour Niamey, il ne s’agit pas d’un vol, mais de l’exercice légitime de sa souveraineté. « Assimiler la souveraineté du Niger à un prétendu vol est inacceptable », a martelé le ministre des Mines. Le gouvernement nigérien insiste sur le fait que la gestion et la commercialisation de ses ressources naturelles relèvent exclusivement de sa compétence nationale.
Les autorités ont également rappelé l’histoire longue et complexe de l’exploitation de l’uranium au Niger, dénonçant une lecture biaisée et juridiquement infondée des faits par Orano. Le ministre de la Justice a souligné que Niamey répondrait « par le droit, les chiffres et l’histoire » à toute tentative de criminaliser sa politique minière.
Cette confrontation illustre une rupture profonde entre Paris et Niamey, dans un contexte où la junte militaire au pouvoir cherche à redéfinir les partenariats stratégiques du pays et à affirmer son indépendance économique.
Sources : RFI, La Nouvelle Tribune, ActuNiger, Aïr Info.





