Nigeria : Muhammdu Buhari n’est plus

13 juillet 2025, décès de Muhammdu Buhari, président du Nigeria du 31 décembre 1983 au 27 août 1985; puis du 29 mai 2015 au 29 mai 2023. Il est décédé à l’âge de 82 ans. Muhammdu Buhari a été le 7e et 15e président du Nigéria. Lors de son premier mandat, il avait 41 ans.

L’un des héritages les plus durables du gouvernement Buhari a été la Guerre contre l’indiscipline (WAI). Lancée le 20 mars 1984, cette politique visait à remédier au manque perçu de moralité publique et de responsabilité civique de la société nigériane. Les Nigérians indisciplinés recevaient l’ordre de former des files d’attente ordonnées aux arrêts de bus, sous le regard de soldats armés de fouets.

Les fonctionnaires qui n’arrivaient pas à l’heure au travail étaient humiliés et contraints de faire des « sauts de grenouille ». Les délits mineurs étaient passibles de lourdes peines. Tout étudiant de plus de 17 ans surpris en train de tricher à un examen était passible de 21 ans de prison. La contrefaçon sur les produits alimentaire etait passibles de la peine de mort. Buhari a rompu ses liens avec le Fonds monétaire international (FMI) lorsque celui-ci a demandé au gouvernement de dévaluer le naira de 60 %.

Buhari a promulgué quatre décrets pour enquêter sur la corruption et contrôler les changes et lutter contre la drogue:

– Le décret bancaire (gel des comptes) de 1984 a conféré au gouvernement militaire fédéral le pouvoir de geler les comptes bancaires des personnes soupçonnées de fraude.– Le décret sur le recouvrement des biens publics (tribunaux militaires spéciaux) a autorisé le gouvernement à enquêter sur les avoirs des fonctionnaires liés à la corruption et à constituer un tribunal militaire pour juger ces personnes.– Le décret sur le contrôle des changes (anti-sabotage) a prévu des sanctions pour les contrevenants à la législation sur les changes.

Buhari face à la criminalité a été ferme. L’article 3 (2) (K) stipulait que « toute personne qui, sans autorisation légale, vend, fume ou inhale la cocaïne ou d’autres drogues similaires, est coupable, en vertu de l’article 6 (3) (K), d’une infraction et passible, sur déclaration de culpabilité, de la peine de mort par peloton d’exécution. »

En août 1985, Buhari fut renversé par un coup d’État mené par le général de division Ibrahim Babangida. Ce dernier et Sani Abacha son successeur sont parmi les plus grands pilleurs de l’histoire de l’Afrique post coloniale….

En 2015 Buhari revient au pouvoir, précédé par une réputation solide acquise durant les années 80.

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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