Nord du Togo : La menace djihadiste s’installe en silence

Depuis plusieurs mois, le nord du Togo est confronté à une série d’attaques djihadistes attribuées à des groupes armés opérant depuis le Burkina Faso voisin. Ces incursions, bien que peu médiatisées, soulignent une menace sécuritaire croissante pour le pays.

En 2025, le Togo a enregistré au moins 15 attaques dans sa région septentrionale, perpétrées par le groupe Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda. Ces attaques ont causé la mort de 54 civils et de huit soldats, selon le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey.

L’une des attaques les plus marquantes s’est produite le 20 juillet 2024, lorsqu’environ 100 djihadistes ont pris d’assaut un poste avancé de l’armée togolaise à Kpinkankandi, près de la frontière burkinabè. Les assaillants, lourdement armés, ont occupé le poste pendant plus de trois heures avant de se replier vers le Burkina Faso, emportant armes et munitions.

Ces attaques ont entraîné le déplacement de plus de 4 000 personnes dans le nord du Togo, selon les autorités locales. Parmi les déplacés figurent également des réfugiés burkinabè fuyant les violences dans leur pays.

Le gouvernement togolais a déployé environ 8 000 soldats dans le nord du pays pour contrer la menace djihadiste. Cependant, la porosité des frontières et l’absence de l’État dans certaines zones du Burkina Faso compliquent les efforts de sécurisation.

La situation au Togo s’inscrit dans un contexte régional plus large, où les groupes djihadistes cherchent à étendre leur influence vers les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest. Le JNIM, fort de 6 000 à 7 000 combattants, a intensifié ses opérations au Mali, au Burkina Faso et au Niger, avec des attaques de plus en plus sophistiquées, incluant l’utilisation d’armes anti-aériennes et de drones.

La montée en puissance des groupes djihadistes dans le nord du Togo représente une menace sérieuse pour la stabilité du pays et de la région. Face à cette situation, une coopération renforcée entre les États ouest-africains, ainsi qu’une approche combinant sécurité, développement et gouvernance, sont essentielles pour contenir et inverser cette tendance inquiétante.

Geoffroy AMEYA (stagiaire)

Komla AKPANRI
Komla AKPANRI

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