Orry: Elle est jugée pour avoir poignardé sa fille à 18 reprises

Trouvera-t-elle les mots pour expliquer l’inconcevable ? Ce mercredi, le procès
d’Hélène D. s’ouvre devant la cour d’assises de l’Oise. Âgée de 36 ans, elle sera jugée pour
le meurtre de sa fille de 19 mois et pour avoir tenté d’infliger le même sort à son fils de 5 ans, dans la nuit du 13 au 14 avril 2019, à La Chapelle en Serval, où elle vivait avec le père de la première victime. La trentenaire en court la réclusion criminelle à perpétuité.

Cette nuit-là, il est environ 3 heures du matin lorsque les gendarmes de la brigade d’Orry la Ville arrivent au domicile du couple. Dans leur petite cour, les militaires retrouvent Benoît et Hélène D., tous les deux tachés de
sang. Selon des témoins, cette dernière a l’air « possédée ».

« C’est mieux pour tout
le monde », l’entendra dire un pompier. Son compagnon est sous le choc, plongé dans
un état de sidération. « Tu as tué le bébé », répète-t-il sans cesse. Quelques minutes plus tôt, ce dernier avait découvert le corps sans vie de leur petite fille, Irina, qui venait d’être poignardée dans son lit à 18 reprises par sa mère avec un couteau de cuisine.

Une famille traumatisée

« Il appréhende beaucoup ce procès. Se présenter avec l’ombre de sa fille derrière lui
et devant celle qui a tué cette enfant est une épreuve terrible pour lui » confie son avocat, Maître Maxime Gallier.

Sur les bancs des parties civiles, il y aura aussi la famille d’Ethan, le fils de l’accusée issu d’une précédente relation. En sortant de la chambre de sa fille, Hélène D. avait poignardé le garçon alors qu’il dormait dans son lit pour, selon ses propres aveux, lui « faire pareil » qu’à Irina.

Mais,heureusement pour lui, sansqui l’a examiné, fin décembre 2021, fait état de « symptômes graves de stress post traumatique avec une forte culpabilité de ne pas avoir su protéger sa petite sœur ».

Après s’en être pris à son fils, Hélène D. avait tenté de mettre fin à ses jours en s’en-taillant au niveau de la cuisse avec l’arme du crime. À la suiaucune mesure avec la violence des coups assénés à sa demi-sœur. Blessé de deux plaies au niveau du thorax, le petit garçon avait été pris en charge à l’hôpital Necker.

Mais pour Ethan, aujourd’hui âgé de 9 ans, les séquelles sont avant tout d’ordre psychologique. Plus de deux ans après le drame, le spéte d’un séjour à l’hôpital psychiatrique, la jeune mère avait été placée en garde à vue.

Lors de ses auditions devant la juge d’instruction, elle a expliqué vouloir « faire partir les enfants et partir avec eux ». Le motif invoqué par cette mère qui se décrit comme « un peu fusionnelle » ? Les protéger d’un conjoint dont elle dira avoir pensé le soir des faits qu’il allait « les vendre », elle et ses deux enfants.

« L’angoisse d’être séparée de ses enfants devient un précipitateur du processus criminel qui n’est pas prémédité mais plutôt vu comme une sauvegarde : si on ne peut plus vivre ensemble, autant disparaître ensemble », analysait dans nos colonnes, en mai 2022, la psychologue clinicienne en milieu pénitentiaire, Odile Verschoot.

La spécialiste explique que derrière les mères infanticides qui sont vues « comme des monstres » se cachent souvent des femmes qui se trouvent « dans une souffrance et détresse absolue ».

Selon l’expert-psychiatre qui l’a vue dans le cadre de la procédure, Hélène D. était atteinte d’un trouble psychotique aigu au moment des faits
pouvant être en lien avec un « contexte de sevrage » du cannabis ainsi que d’une « grande instabilité neuro psychiatrique ».

Pour autant, il a conclu à une l’altération et non à
l’abolition de son discernement au moment des faits, la rendant accessible à une Sanction pénale. Si cette circonstance est retenue par les jurés de la cour d’assises, la peine maximale encourue sera abaissée à 30 ans. Les prénoms ont été changés.

Notons que Cette trentenaire avait également tenté de tuer son fils âgé de cinq ans.

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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