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À 81 ans, le président ougandais Yoweri Museveni a annoncé son intention de briguer un 7ᵉ mandat lors de la prochaine élection présidentielle prévue en 2026. Cette décision intervient après plus de trois décennies de pouvoir, faisant de Museveni l’un des dirigeants les plus anciens d’Afrique.
Le chef de l’État ougandais, qui a pris les rênes du pays en 1986 après une rébellion victorieuse, demeure une figure dominante dans la politique ougandaise. Depuis son accession au pouvoir, il a supervisé des réformes économiques qui ont permis à l’Ouganda de connaître une croissance relative. Toutefois, cette longévité politique suscite des interrogations et des critiques, particulièrement sur la question du renouvellement démocratique et de la liberté politique dans le pays.
Les opposants à Museveni l’accusent régulièrement de gouverner de manière autocratique et de réprimer l’opposition. Des arrestations de figures politiques et des restrictions sur la presse ont alimenté les tensions avec la communauté internationale, qui reproche au président ougandais un manque de respect pour les principes démocratiques. En 2021, lors de l’élection présidentielle contestée, Museveni a été réélu pour un 6ᵉ mandat dans des circonstances marquées par des violences politiques et des allégations de fraude électorale.
Malgré ces critiques, Museveni conserve un large soutien parmi une partie de la population, notamment dans les zones rurales où il est perçu comme un garant de la stabilité. Son image reste également liée à des projets d’infrastructure et au développement de certaines industries. Toutefois, la question de l’avenir politique du pays reste brûlante, surtout à l’heure où une nouvelle génération d’Ougandais demande un changement à la tête du pays.
Son annonce de se représenter à la présidentielle de 2026 a relancé les débats sur la question de la succession en Ouganda et sur le contrôle du pouvoir par des dirigeants vieillissants en Afrique. Pour beaucoup, cette décision soulève une interrogation sur la démocratie en Ouganda et sur l’absence de mécanismes permettant un véritable changement politique.
À quelques années des élections, la société ougandaise semble divisée entre ceux qui soutiennent Museveni et ceux qui appellent à un changement radical. La campagne présidentielle de 2026 sera sans aucun doute l’une des plus scrutées du continent africain.
Daniel GABA DOVI