0076/HAAC/01-2023/pl/P
Les Philippines restent l’un des foyers les plus inquiétants de la pédocriminalité dans le monde. Un récent reportage diffusé au journal de 20 heures de TF1, signé François-Xavier Ménage et David Pirès, met en lumière l’ampleur dramatique de ce fléau.
Dans plusieurs quartiers touristiques, des mineurs sont contraints à la prostitution, parfois au vu et au su de tous. Derrière les lumières des bars et des rues animées, des enfants se retrouvent livrés à des réseaux qui exploitent leur vulnérabilité. Le reportage montre aussi une réalité encore plus glaçante : des familles elles-mêmes participent à ce commerce en filmant leurs enfants pour vendre les images à distance, via Internet.
Ce phénomène n’est pas nouveau. Depuis des décennies, des ONG et des journalistes tirent la sonnette d’alarme. Mais les pratiques évoluent, portées par les outils numériques qui facilitent la diffusion de contenus pédopornographiques et élargissent le marché clandestin. L’exploitation sexuelle des enfants prend ainsi une dimension internationale, où la demande des clients étrangers nourrit un trafic difficile à endiguer.
Les autorités philippines affirment renforcer leur arsenal répressif. Des descentes sont menées et des arrestations annoncées, mais les moyens restent limités face à l’ampleur du problème. Les ONG locales et internationales, elles, tentent d’offrir une alternative en recueillant les victimes et en sensibilisant les communautés.
Derrière chaque image, chaque témoignage, se cachent des vies brisées. Le drame philippin rappelle que la lutte contre la pédocriminalité exige une mobilisation mondiale, tant pour protéger les enfants que pour assécher la demande qui alimente ce marché.
Daniel GABA DOVI