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Le colonel Abdoulaye Maiga, Premier ministre par intérim du Mali, a fustigé samedi à la tribune de l’ONU les autorités françaises, qu’il a qualifiées de « junte »
Le Premier ministre par intérim du Mali, le colonel Abdoulaye Maiga, a demandé officiellement l’implication personnelle du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, auprès du Conseil de sécurité, afin que la plainte de son pays contre la France aboutisse « pour que cesse la duplicité et la guerre par procuration imposée au Mali ».
S’exprimant samedi à la tribune de l’ONU à l’occasion du débat général de la 77e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, Abdoulaye Maiga, a également fustigé à cette occasion ce qu’il a qualifié d’ « Obscurantisme de la junte française nostalgique de pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde ».
Le Chef du gouvernement de transition au Mali a indiqué que « Bamako dénonce les influences extérieures négatives et les tentatives d’instrumentalisation de certaines entités légalement présentes au Mali, pour servir des agendas cachés, y compris à travers l’exploitation de la question des droits de l’homme aux fins de déstabilisation » .
Abdoulaye Maiga a estimé que son pays a été « poignardé dans le dos par les autorités françaises », à la suite de la décision unilatérale de Paris de retirer la force Barkhane du Mali.
Et le dirigeant malien d’affirmer : « Les autorités françaises profondément anti-françaises pour avoir renié les valeurs morales universelles et trahi le lourd héritage humaniste des philosophes des lumières, se sont transformées en une junte au service de l’obscurantisme ».
« Obscurantisme de la junte française nostalgique de pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde, qui a commandité et prémédité des sanctions inédites, illégales, illégitimes et inhumaines de la Cédéao et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine contre le Mali », précise-t-il .
Le haut responsable malien a expliqué que l’obscurantisme de la junte française « s’est rendue coupable d’instrumentalisation des différends ethniques, en oubliant si vite sa responsabilité dans le génocide contre les Tutsis au Rwanda, coupable également de tenter désespérément de diviser les Maliens enfants d’une même famille ».
Il a rappelé également que cet obscurantisme de la junte française, c’est celui-là même qui a « violé l’espace aérien malien en y faisant voler des vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse, plus d’une cinquantaine de fois, en apportant des renseignements, des armes et munitions aux groupes terroristes ».
« Après plus de 10 ans d’insécurité ayant fait des milliers de morts, autant de réfugiés et de déplacés internes, n’est-ce pas un sacrilège de mettre une population malienne victime de l’insécurité dans un pays enclavé sous embargo pendant 7 mois, en procédant à la fermeture des frontières et la saisie des comptes financiers du Mali ? », s’est-il interrogé.
Eu égard à la gravité des faits commis par « la junte française », poursuit le colonel Maiga, « le Mali dans sa lettre en date du 15 août 2022, a demandé la tenue d’une réunie d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cette réunion a pour objet de permettre au Mali de présenter les éléments de preuve en sa possession, démontrant que l’armée française a agressé en de maintes reprises, mon pays, en violant, de manière répétitive et fréquente l’espace aérien malien, sans autorisation des autorités maliennes et parfois en falsifiant des documents de vol ».
« Par la saisine du Conseil de sécurité, le Gouvernement du Mali entend mettre cet important organe, chargé à titre principal du maintien de la paix et de la sécurité internationale, face à ses responsabilités et dénoncer les agissements de la junte française contre mon pays ; ces actes hostiles sont incompatibles avec la Charte des Nations Unies et son statut de membre permanent », a expliqué le colonel Maiga, qui a demandé l’implication personnelle du secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, auprès du Conseil de sécurité, pour faire aboutir la plainte de son pays contre la France.
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