Le phénomène climatique El Niño vient de franchir un seuil important avec déjà des conséquences visibles sur la météo d’une partie du monde. Mais son impact le plus fort n’aura lieu qu’au cours de l’année prochaine. Tous les paramètres sont réunis pour que l’été 2024 soit sûrement historique dans le monde.
Les conséquences du phénomène El Niño 2023 sont déjà visibles dans certaines parties du monde. Cette anomalie chaude d’une partie de l’océan Pacifique est déjà responsable de la chaleur extrême du nord de l’Amérique du Sud, ou encore de celle qui gagne progressivement l’Australie. Avec évidemment, un impact naturel qui se trouve aggravé par le réchauffement climatique. El Niño s’est mis en place à la fin du printemps, mais il ne va atteindre son pic d’intensité qu’au début de l’hiver. Ces derniers jours, le réchauffement de la zone pacifique d’El Niño a atteint les +2 °C comparés à la norme, faisant de lui un « fort El Niño ».
Pour autant, la crainte d’un « super El Niño » semble s’éloigner. Pour s’inscrire dans cette catégorie extrême, le réchauffement des eaux du Pacifique équatorial doit présenter un écart de +2 °C à la norme pendant 3 mois d’affilée. Cela ne sera à priori pas le cas, selon les prévisions du Bureau australien de la Météorologie : celui-ci prévoit +2,1 °C d’écart en décembre, puis un affaiblissement ensuite sous la barre des 2 °C.
Pour autant, ce fort El Niño 2023/2024 n’a pas fini de faire parler de lui. La dernière fois que cette partie du Pacifique a été aussi chaude remonte à février 2016, et cet hiver-là a été suivi d’une année à la chaleur record dans le monde. Car l’impact d’El Niño sur la météo du reste du monde n’est pas immédiat : il n’existe pas de règle officielle, mais beaucoup de climatologues ont remarqué que les conséquences les plus fortes ont généralement lieu un an après. Avec un El Niño considéré comme fort, et le réchauffement climatique qui s’accélère, l’année 2024 sera très certainement encore plus chaude que 2023 — qui sera déjà, soit l’année la plus chaude enregistrée, soit la 2e année la plus chaude.
Plusieurs facteurs climatiques vont s’additionner pour faire de 2024 une année record
Si le pic d’El Niño va être atteint dans les prochaines semaines, ses impacts les plus forts sur la météo du monde sont prévus au cours de l’été 2024 sur l’hémisphère Nord. Certains climatologues craignent un été 2024 à la chaleur record. En France, les conséquences d’El Niño n’ont jamais été officiellement prouvées, mais nombre de météorologues pensent que celui-ci mène à un temps plus humide et plus perturbé, comme ce que nous connaissons actuellement.
En Europe de l’Ouest, El Niño est souvent associé à de fortes tempêtes l’hiver suivant (en 2024/2025 donc). Mais, en attendant d’éventuelles conséquences sur l’hémisphère Nord l’année prochaine, c’est l’hémisphère Sud qui craint des conséquences importantes pour son été (de décembre à février). L’Australie est directement impactée par le phénomène, avec un risque important de canicule et de feux de forêt ces prochains mois. En Amazonie, la sécheresse est déjà d’actualité et devrait continuer à s’aggraver.
D’autres zones, comme le Pérou ou la Californie, devraient au contraire subir de fortes pluies et des inondations. En plus du réchauffement climatique et d’El Niño, d’autres paramètres (comme l’éruption volcanique du Tonga ayant libéré une grande quantité de vapeur d’eau, un gaz réchauffant), le cycle solaire arrive au pic d’intensité de sa phase de 11 ans en milieu d’année prochaine, amplifiant encore plus la hausse des températures. 2024 sera donc sans aucun doute une année historique au niveau climatique.
Futura-Sciences