Point-de-vue : Pourquoi ce sera difficile pour la France d’éloigner les Russes du Mali ? ( deuxième partie)

Depuis l’annonce du déploiement de Wagner au Sahel, les relations entre la France et Mali ont pris une autre virage. Le discours de Choguelle Maiga à la tribune des Nations-Unies, d’où il accuse la France  » d’abandon en plein Envol », a , en quelque sorte, raviver les tensions entre les deux pays. Sanctions, isolement diplomatique et mises en garde répétitives, Paris semble plus que jamais déterminée à dissuader la transition de se rapprocher de Moscou.

Le rejet de la France par une partie de l’opinion malienne est un facteur non négligeable. Arrivée en sauveur il y’a 8 ans, avec l’opération Serval, la présence de l’armée française est devenue de plus en plus impopulaire. Le déplacement de l’épicentre des violences du Nord au centre et la multiplication des attaques terroristes ont convaincu la plupart des maliens que la France n’est pas venu pour lutter contre le terrorisme mais pour y rester. L’armée française est dépeinte comme une armée  » d’occupation » par certains. Les efforts consentis dans l’opération Chammal pour défaire les groupes djihadistes, au Levant, ne sont pas les mêmes, malgré le déploiement d’un contingent de 5100 soldats.

Cependant, au Mali, la montée des sentiments anti-français est plus forte que dans les centres urbains que dans les zones rurales.

La position radicale de la France sur le coup d’état au Mali contribue même à fragiliser ses positions auprès des maliens. Tandis que Deby fils et le Rais égyptien, Maréchal Sissi, sont adoubés et cajolés, au nom de la lutte contre le terrorisme et l’islamisme, par l’Élysée, le colonel Goita, président de la transition Malienne, est mis au banc des accusés. Cette duplicité de la diplomatie française est vue comme une injustice. La légitimité de Goita ne fait plus débat. Dans un récent sondage, le président de la transition a eu 85% d’opinions favorables.

Le besoin de combler le vide laissé par le retrait des forces Françaises Barkhane s’impose. Le Mali, seule, ne peut pas parvenir à bout des groupes Terroristes. Donc, la sollicitation des services d’un autre partenaire est plus que jamais un impératif. Les réussites éclaires de l’armée russe , en Centrafrique et en Syrie, ont séduit l’opinion sahélienne. En outre, le colonel Goita n’a plus le choix. Sous la pression populaire, Il est condamné à se rapprocher de Moscou, qu’importe le prix à payer. La diversification des partenaires dans la lutte contre le terrorisme a été une revendication majeure des manifestants contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita.

Le déploiement des Russes au Sahel ne sera que bénéfique pour l’armée française. Cela contribuera à alléger une partie des missions périlleuses. En Syrie, la collaboration Moscou et les occidentaux a été bénéfiques. Celà a contribué à anéantir une bonne partie des djihadistes retranchés dans le désert. Pourquoi pas une collaboration Moscou – Bamako- Paris? Au delà de la question des valeurs, le pragmatisme doit s’imposer.

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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