Quand l’annonce de la venue de Lionel Messi au PSG me rappelle celle – échouée – de son compatriote Diego Maradona à L’OM en 1989. Un très bon coup de marketing de Bernard Tapie

Le 03 juin 1989, l’Olympique de Marseille avait été à deux doigts d’enrôler Diego Armando Maradona qui planait avec Naples, avait en effet été tout près de s’engager avec l’écurie phocéenne, comme il l’avait expliqué lui-même à France Football encore récemment.

«Les dirigeants de Marseille m’ont contacté et m’ont proposé de doubler mon salaire. J’évoluais alors à Naples et le président Corrado Ferlaino m’avait dit que, si on décrochait la Coupe d’Europe (la Coupe de l’UEFA remportée face à Stuttgart), il me laisserait partir. Bernard Tapie (président de l’OM) et Michel Hidalgo (manager sportif) sont même venus me voir jusqu’en Italie pour me faire une proposition et pour qu’on en discute tous ensemble», racontait la star argentine, se rappelant de ce rendez-vous de juin 1989, à Bergame.

Il y a quelques années, dans les colonnes de So Foot, Bernard Tapie, patron marseillais à l’époque, justifiait ainsi cette tentative. « C’est simple, on cherchait LE joueur qui allait faire passer un palier à l’OM. Et à cette époque, LE joueur, c’est Maradona », avait-il confié. Michel Hidalgo, directeur sportif olympien à ce moment précis, très impliqué dans les négociations, pensait vraiment que l’affaire, qui avait créé un emballement incroyable sur la Canebière, était bel et bien bouclée.

Un contrat en or
« Je suis parti avec un homme qui pensait venir. Il était très bien là-bas avec ses quatre voitures. Mais ça n’avait rien à voir avec ce qu’il aurait pu avoir à Marseille. On pouvait lui offrir tout ce qu’il voulait. Il m’avait déjà demandé s’il pouvait avoir une maison en bord de mer, à Cassis, avec des palmiers. Il s’était renseigné sur tout», avait précisé l’ancien sélectionneur des Bleus au Parisien.

Il se murmure que l’OM était disposé à lui verser un salaire annuel de 20 millions de francs. Une somme colossale à l’époque. « Vingt millions, c’est cadeau. C’est strictement zéro. C’est même beaucoup moins que si vous donnez 50 000 à un joueur de Laval », détaillait même le boss de l’époque de l’OM sur le plateau de Téléfoot. Le légendaire n° 10 semblait sûr de lui. Mais l’histoire ne s’est pas passée comme prévu.

Tapie et l’OM y ont cru
«Une fois que je suis retourné à Naples, j’ai dit à Ferlaino : « Merci président pour toutes ces belles années, je m’en vais. » À ce moment-là, il a commencé à faire l’idiot, comme s’il ne comprenait pas, et il a fait marche arrière. Fin de l’histoire», se souvenait-il pour FF. Une version contestée par le directeur sportif napolitain de l’époque, un certain Luciano Moggi. «Naples avait décidé de ne pas transférer Maradona. Bernard Tapie savait très bien que ça ne se produirait pas. Il s’en est servi pour faire un peu de publicité et pour servir ses intérêts. Maradona a toujours voulu rester à Naples. Il y a eu des offres de Tapie, évidemment, mais à aucun moment il n’a demandé à quitter le Napoli», a-t-il assuré au micro de RMC Sport.

Mais Tapie, lui, était sûr de son coup, comme il l’a raconté à L’Équipe il y a quelques années. «Il n’y a pas que Maradona qui avait signé, le président du Napoli avait signé aussi. J’avais l’accord écrit du joueur et du club (…). Le montant du contrat était de 60 millions de francs, même pas 10 millions d’euros. C’était une super affaire», avançait-il. Dans les coulisses, il se dit que le transfert aurait capoté car des proches de Maradona, Marco Franchi notamment, lui auraient déconseillé de rejoindre Marseille.
« Un mec qui est revenu à Naples a dit : “N’y va pas, ils sont aussi tarés que les Napolitains.” Cela s’est joué à ça. “Ce n’est pas la peine de quitter des tarés pour des tarés.” », exposa Didier Roustan, célèbre journaliste ayant côtoyé la légende, sur les ondes d’Europe 1. Un coup de maître qui ne se fera finalement pas, la star albiceleste restant à Naples jusqu’en 1991. Pour se consoler, l’OM recrutera l’Anglais Chris Waddle pour 45 millions de francs. Avec la réussite qu’on connaît.

Source: footmercato

Venance Agou

Komla
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Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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