La salle de conférence de l’Hôtel Ledger plazza a abrité ce mercredi 15 février 2023, un dialogue de haut niveau autour de l’adaptation aux changements climatique et la consolidation de la paix en République centrafricaine sous le thème : «allons vers notre adaptation pour préparer la vision RCA 2050». Ledit dialogue a eu lieu en présence des ministres de l’Environnement et du développement durable, Thierry Kamach, de la Promotion de l’emploi et du travail, Gisèle Mouanga, de l’Enseignement supérieur, Sissa Magalé, des Eaux, forêts, chasse et pêche, Idriss Amit, en charge du Secrétariat général du gouvernement, Maxime Balalou, de l’Action humanitaire, Virginie Mbaïkoua, du Représentant Adjoint du PNUD. Le tout, sous la présidence du ministre de la Défense, Rameau Claude Biro, représentant personnel du Premier Ministre, Chef du gouvernement en présence des acteurs concernés dans le processus climat.
Par respect du programme protocolaire, le Coordonnateur du projet, Igor Thola Kogadou de préciser dans sa présentation l’importance du débat : «Aujourd’hui, c’est un jour exceptionnel car le ministre Thierry Kamach a initié un débat de haut niveau. Et aujourd’hui, nous avons vu la présence des membres du gouvernement ainsi que des sectoriels. Le climat en ce moment exaspère la crise, la dégradation forestière ou des terres. Il y a un problème où le déplacement pour la transhumance qui fait que les bergers se déplacent avec les bœufs, suscite des problèmes avec les agriculteurs. Ainsi, il est temps maintenant de pousser les partenaires à comprendre qu’investir dans l’adaptation est un plus pour gagner la cohésion sociale et consolider la paix».
En effet, la République centrafricaine est exposée à plusieurs problèmes liés aux problèmes climatiques dont les secteurs les plus vulnérables concernent l’agriculture et la sécurité alimentaire, la foresterie, l’énergie, la santé publique, les ressources en eau, l’habitat (aménagement du territoire), les infrastructures et le transport. Face à cela, l’être humain tente d’agir sur les évènements de manière réactive mais aussi, tente de s’adapter à la nouvelle situation. C’est dans ce contexte que le gouvernement de la RCA a démarré le processus de Plan National d’Adaptation (PNA) afin de protéger au mieux, les populations et sauvegarder les objectifs de développement.
Eu égard, le ministre Thierry Kamach, dans son discours de circonstance, a lancé un plaidoyer au Premier Ministre, Chef du Gouvernement «… la République centrafricaine devra désormais faire face à ce défi nouveau appelé adaptation. Un mécanisme qui exige d’importantes ressources financières et humaines. Aucune action concertée, collective et des outils efficaces pour permettre aussi bien aux victimes climatiques et celles des conflits armés de renforcer leur résilience. Notre pays doit engager l’ensemble des couches sociales, prendre en compte la dimension genre, entreprendre des activités favorisant la cohésion sociale et renforcer les moyens de substance durable aux populations touchées par les évènements politico militaires… je profite de cette assise pour faire un plaidoyer autour de cette adaptation et la consolidation de la paix auprès de M. le Premier Ministre, Chef du gouvernement et à l’ensemble des partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine. M. le Ministre de la Défense, représentant personnel du Premier Ministre, je vous prie de remettre ce plaidoyer au Premier Ministre, Chef du gouvernement».
Le ministre de la Défense, représentant du Premier Ministre de reconnaitre les efforts fait par le département de l’Environnement dans le cadre du climat tout en appuyant le plaidoyer du ministre Kamach, a sollicité les partenaires à multiplier les efforts pour que la RCA bénéficie de ce projet pour le bien de la population «…la République centrafricaine, pays post-conflit est aussi menacé par ces risques extrêmes qui se traduisent par la récurrence des épisodes de sécheresse dans le nord du pays. Des inondations affectent chaque année plusieurs localités de la capitale Bangui ainsi que l’arrière-pays… la vision nationale sur les changements climatiques est formulée comme suit : d’ici 2030, la RCA s’insère dans une dynamique de développement socio-économique soutenue, équitable et durable car, intégrant les défis des changements climatiques dans l’ensemble des secteurs sociaux et productifs. Ce qui permettra une amélioration du bien-être général de la population. Cette vision sera poursuivie en s’orientant sur les principaux actes opérationnels définis par l’accord de Paris à savoir : une vision partagée par tous ; l’adaptation aux effets du changement climatique ; l’atténuation des émissions des gaz à effets de serre ; le transfert de technologie … Ainsi, je sollicite l’appui de tout un chacun, sectoriel, secteur privé, société civile, tous les acteurs nationaux selon leur domaine de compétence et de nos partenaires techniques et financiers qui sont toujours au chevet de la RCA pour la mobilisation des ressources nécessaires, pour la mise en marche de cette adaptation».
Au demeurant, d’une manière générale, les conflits trouvent leurs sources dans les conditions de vie intolérables des populations. Ces conditions sont souvent elles-mêmes, le résultat d’une répartition inégale et inéquitable des ressources naturelles qui abondent en Centrafrique. A cela, s’ajoutent les répercussions des changements climatiques auxquelles la RCA doit se préparer en cherchant à s’adapter et à accroître la résilience.