Rêvons le Hirak/Tanekra… en ce 08 Mai

Nos aïeux avaient rêvé le 08 Mai 1945 que c’était aussi leur victoire…. Mais ils l’ont payé cher. Les événements du 08 Mai 1945 avaient

Nos aïeux avaient rêvé le 08 Mai 1945 que c’était aussi leur victoire…. Mais ils l’ont payé cher. Les événements du 08 Mai 1945 avaient définitivement scellé le sort de la France coloniale en Algérie. C’était une question de temps.

Moins de 20 ans plus tard, c’en était fini. Une guerre impitoyable eut lieu entre le FLN et l’armée française. Mais rien n’y fait. C’était bel et bien fini. La France avait plié bagage. Et repartie vers le nord et s’est repliée sur elle-même.
Qui avait bien payé cher !

Aucune technique secrète ne peut donner la possibilité d’amener quelqu’un à faire ce que nous voulons quand nous le voulons. Même pas une arme pointée sur la tête ne peut nous donner ce type de pouvoir sur un être humain.

Plus d’un siècle de présence coloniale française avec les exterminations, enfumades et massacres que l’on sait, avec les privations qui nous ont été transmises, avec la marginalisation de l’Algérien autochtone…. tout cela n’a pas pu entamer l’esprit de liberté et de dignité.

Il aura fallu le courage d’une poignée d’hommes pour embraser le pays qui n’attendait que l’étincelle pour ce faire.

Il aura fallu d’un événement déclencheur pour que le récit national change de direction. Et les pronostics des Ulémas qui voulaient juste une place dans le creuset français ont été balayés d’un trait.

Les calculs politiciens du PPA MTLD qui voulait plus de députés indigènes pour peser dans les décisions et orientations furent réduits en miettes. Le bulldozer révolutionnaire ne laissa rien sur son passage. Il fallait répondre à force égale à ce qui était entrain de se passer sur la terre algérienne.

Était-elle légitime toute cette violences diront plus tard ceux qui n’avaient pas compris le vent qui soufflait sur les colonies au lendemain de la seconde guerre mondiale.

Le débat était clos.

Il y eut une guerre impitoyable. La France avait mis le paquet. Elle ne voulait pas perdre ce territoire si proche et si lointain en même temps. Elle voulait rectifier le tir. Mais c’était trop tard. L’histoire avait son sens et rien ne pouvait arrêter cela pour reprendre la philosophie Hégélienne de l’Histoire.

Non pas que nous voulions ressasser cette période de l’histoire de notre pays dans cette présente réflexion, mais juste pour énoncer une vérité presque banale : aucune technique de persuasion ou d’intimidation ne peut nous faire taire ou nous détourner de la liberté de

Dire la liberté de nous énoncer au monde. L’exigence d’une gouvernance autre que celle qui sied actuellement laquelle porte le nom de baptême « Nouvelle Algérie ».

Le Hirak/Tanekra, le pouvoir peut se targuer l’avoir vaincu ou de l’avoir réduit à sa plus simple expression. Mais son esprit que partage la majorité des Algériens est et demeure inchangé. Intacte.

En jouant et en tentant de diviser ce mouvement populaire qui jour après jour, Vendredi après Vendredi a su fédérer l’ensemble des forces sociales et politiques autour de quelques idées directrices fortes.

En finir avec la caste prédatrice aux commandes de ce pays depuis l’indépendance et pour une alternance démocratique.

Il a été admis l’écartement des forces traditionnelles qui avaient joué le jeu du pouvoir depuis la pseudo ouverture démocratique. Certes, des tentatives de récupération ont été repérées. Le mouvement Rachad d’obédience islamiste aurait voulu noyauter et donner une direction religieuse à ce mouvement qui n’en est pas un.

Saïd Sadi, dans son pamphlet Révolution du 22 Février: un miracle algérien a repéré les insuffisances de ce mouvement et son incapacité à aller au bout et porter les aspirations du peuple.

L’écho de l’homme politique qui fait ce constat semble de peu de portée. Il lui est reproché de faire aussi partie de l’ancienne génération qui doit céder la place.

L’Algérie se cherche une voix et une voie. Ni l’islamisme qui a été disqualifié en tant que possible issue n’a l’adhésion de la majeure partie du peuple. Ni les militaires qui d’une main de fer tentent de se racheter une légitimité perdue aux yeux de beaucoup d’Algériens.

Les différentes tentatives de faire le ménage au sein de cette institution qui demeure le pilier du pouvoir ne lui redonne pas une seconde virginité. L’ampleur de la corruption et ses ramifications laisse pantois plus d’un. Et on doute fort que cela ne soit pas une purge et un vaste règlement de compte entre les différents clans du pouvoir. Ceux la même qui rendent justice aujourd’hui et condamnent leurs amis et collègues d’hier sont loin d’être innocents et intègres.

Les vastes arrestations d’hommes libres pour délit d’opinion pour quelques uns, pour simplement avoir brandi le drapeau berbère comme s’il y’avait une concurrence entre lui et l’emblème national pour d’autres. On terrorise une région entière pour ne pas nommer la Kabylie laquelle semble être le bouc émissaire de la nouvelle Algérie ; région qui n’a pas consenti à participer à une présidentielle truquée d’avance; région qui pose un problème linguistique pour ce pays.

Oui la Kabylie est particulièrement différente des autres régions du pays. Mais elle demeure algérienne et à son droit de cité. Elle a le droit d’exprimer son amazighité. Elle a le droit de crier haut et fort sa différence linguistique et culturelle. Elle aspire s’affranchir des réflexes féodaux.

Mais il n’y a pas d’Algérie sans cette région et cette région n’existe point sans l’Algérie. Laissons lui le droit de s’exprimer et de s’affirmer. On ne peut pas aller contre l’aspiration profonde des peuples. On ne peut pas emprisonner tous ceux qui ne partagent pas le point de vue de « la Nouvelle Algérie ». Quelle que soit la longueur de la nuit, l’aube arrivera et la lumière pointera.

« La Nouvelle Algérie » peut emprisonner tous les opposants, tous les militants de la cause berbère ; on n’arrête pas une idée. Nos voisins marocains, n’en déplaise à nos gouvernants intègrent le fait Amazigh dans leur vécu quotidien. La langue berbère gagne en légitimité et accède au rang officiel.

Tandis que « la nouvelle Algérie » la relègue au rang de folklore et la cloisonne dans un caractère vidé de sa substance. L’Algérie nouvelle bannit le caractère latin du berbère, lequel a pu atteindre et avoir ses lettres de noblesse grâce au travail et dévouement de générations de chercheurs depuis Amar Boulifa passant par Mouloud Mammeri sans oublier le travail des pères blancs. Est-il possible de nous réconcilier avec notre histoire sans reniement ?

« La nouvelle Algérie » peut perdre encore du temps à se chercher dans les méandres de l’Histoire, une hypothétique nation arabe unie et unique autour d’un zaïm, chef de clan qui assurerait notre salut. Elle finira par se remettre au principe de réalité et composer avec ce peuple qui a façonné des régions d’Algérie.

Ce peuple divers et uni dans les moments difficiles. Ce peuple qui a eu la chance de s’ouvrir au monde grâce à cette langue « butin de guerre ». Ce peuple foncièrement berbère et profondément pieux. Peuple musulman dans sa globalité mais qui peut accepter des athées et d’autres divinités.

« La nouvelle Algérie » peut se persuader qu’en emprisonnant des hommes pour leur opinions, elle finira par les convaincre ou les vaincre, mais elle se rendra compte qu’elle se trompe et qu’elle s’est trompée.

On arrête pas une idée. Et finissons par cette citation de Mandela « Un gagnant est juste un rêveur qui n’a jamais cédé. »

Nous sommes des rêveurs.

Qui paiera cher ces emprisonnements ? Qui paiera cher l’interdiction du fait Amazigh à faire partie de l’Algérie apaisée et réconciliée avec elle même ?
Qui paiera cher pour l’embrigadement des jeunes générations ? Qui paiera cher pour le retard accusé dans tous les domaines ?

Qui paiera cher pour les milliers de Haraga morts avant d’atteindre l’Eldorado promis?

Qui paiera pour nos larmes versées à force de voir l’ampleur du gâchis sans possibilité d’agir?

Qui consolera les mamans dont les enfants sont expatriés loin pour un avenir meilleur ?

Est-ce « L’Algérie nouvelle » ?

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Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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