Et si diminuer nos apports caloriques pouvait nous permettre de vivre plus longtemps ? Premier du genre, un essai randomisé mené chez l’Homme a évalué les effets de la restriction calorique sur le vieillissement. Quels sont les résultats ?
Alors que les effets néfastes du surpoids sur notre santé sont de mieux en mieux connus et que la littérature scientifique abonde, très peu de données sont disponibles sur l’impact d’une restriction calorique « raisonnable » chez l’Homme. Des données chez la souris sont en faveur d’une amélioration de l’état de santé. Pour la première fois, un essai randomisé a été mené chez des humains en bonne santé et les résultats ont été publiés dans la prestigieuse revue Nature Aging.
Une restriction calorique de 25 % pendant 2 ans
Les personnes incluses dans l’étude étaient toutes adultes et en bonne santé. Les participants avaient entre 20 et 50 ans (38 ans en moyenne). Il y avait une majorité de femmes (70 %). Deux groupes ont été constitués au hasard. Une partie des participants (105 personnes) s’est engagée à diminuer de 25 % la quantité de calories ingérées pendant 2 ans. Une autre partie (59 personnes) a continué de manger comme à son habitude, sans restrictions.
Comment estimer le taux de vieillissement des participants ?
L’épigénétique définit comment les gènes vont être utilisés dans chaque cellule. En effet, si toutes nos cellules contiennent les mêmes gènes, ils ne s’expriment pas de la même façon dans une cellule de la peau ou dans une cellule du cerveau. La méthylation de l’ADN est un des mécanismes épigénétiques qui permet le contrôle de l’expression des gènes. Ce taux évolue en fonction de l’âge et du vieillissement de la personne. À partir d’échantillons sanguins prélevés au début de l’étude, à 12 mois puis à 24 mois, les auteurs ont mesuré le taux de méthylation de l’ADN des volontaires via 3 méthodes différentes, ce qui leur a permis d’évaluer l’âge biologique des personnes.
Si l’âge biologique de chaque participant a bien augmenté entre le début et la fin de l’étude, il a progressé plus vite dans le groupe qui a continué de manger normalement ! Cependant, la différence est faible (2 à 3 %) et n’a pu être mise en évidence qu’avec une seule des 3 méthodes.
La restriction calorique des participants s’est avérée plus faible que les 25 % prévu au départ. En effet, ceux-ci n’y sont pas toujours parvenus ! En moyenne, la restriction calorique était plutôt de l’ordre de 12 %. De manière intéressante, l’effet sur le vieillissement était dépendant de la dose de calories ingérées. En effet, plus les personnes avaient réussi à diminuer leur apport calorique, plus l’effet sur le vieillissement était important.
Vieillissement et durée de vie
D’autres études sont maintenant nécessaires avant de pouvoir tirer des conclusions. En particulier, des essais de plus longue durée. Amélioration de l’état de vieillissement cellulaire signifie sans doute davantage « amélioration de l’état de santé de la personne » que « allongement de la durée de vie », par exemple.
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