Lors d’un examen, les médecins ont découvert un 3e rein chez un Brésilien de 38 ans. Un cas extrêmement rare, rapporté moins de 100 fois dans la littérature scientifique, mais totalement bénin pour la santé.
Lorsqu’un homme de 38 ans se présente pour d’intenses douleurs lombaires à l’hôpital de Rim, à São Paulo (Brésil), il est loin de se douter de ce qui l’attend. En pratiquant un scanner du bas du dos, les médecins constatent d’abord qu’un disque vertébral est effectivement sorti de son emplacement, provoquant une hernie discale. Mais ils font aussi une découverte bien plus inattendue : au lieu d’avoir deux reins comme la plupart des gens, le patient en possède trois. Le rein gauche, à son emplacement normal, est accompagné de deux reins fusionnés au centre du pelvis.
Un fonctionnement rénal parfaitement normal
Normalement, chaque rein est relié à la vessie par un canal étroit appelé uretère, par où est évacuée l’urine. Chez ce patient, l’un des reins pelviens est bien relié directement à la vessie, mais l’autre est connecté à l’uretère qui descend du rein gauche. Une bizarrerie anatomique qui ne semble pourtant pas affecter le fonctionnement normal des reins, notent les médecins dans leur rapport publié dans The New England Journal of Medicine. « Le taux de créatinine, de 0,9 mg par décilitre, se situe dans la fourchette normale de 0,6 à 1,0 mg par décilitre », indique le rapport.
Rein surnuméraire : une anomalie congénitale très rare
Si de nombreuses personnes vivent avec un seul rein à la suite d’une ablation pour raison médicale ou d’un don d’organe, avoir un troisième rein est un phénomène extrêmement rare : moins de 100 cas ont été rapportés dans la littérature scientifique, d’après une étude de 2013 parue dans The Internet Journal of Radiology et qui relatait un cas similaire. Comme cette condition n’entraîne la plupart du temps aucun symptôme, le rein surnuméraire est découvert fortuitement lors d’un examen de routine comme ici.
Le plus souvent, le rein supplémentaire résulte d’une anomalie au cours du processus d’embryogenèse. Dans le cas du patient brésilien, les médecins suggèrent que le rein gauche a dû se diviser prématurément du bourgeon urétéral gauche. « En outre, les reins droit et inférieur gauche ont fusionné ensemble et ne sont pas montés normalement pendant le développement », indique le rapport.
Si le système fonctionne à peu près bien dans la majorité de cas, The Internet Journal of Radiology rapporte le cas d’une patiente où l’uretère était déconnecté de la vessie et s’ouvrait dans le vagin, aboutissant à une incontinence urinaire. D’autres anomalies associées comprennent l’atrésie vaginale et de l’uretère (orifice bouché), un anus non perforé, une coarctation de l’aorte ou encore un rein en forme de « fer à cheval ».
Le patient brésilien est, quant à lui, ressorti de l’hôpital avec un analgésique oral pour traiter son hernie discale. Une affection bien plus fâcheuse que son troisième rein…
Futura-Sciences