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Chaque été, les moustiques reviennent avec leur lot de piqûres désagréables. Mais derrière ce petit geste en apparence banal, il se cache tout un mécanisme bien précis. Quand un moustique vous pique, il ne fait pas que “boire votre sang” : il déclenche une véritable réaction biologique.
Tout commence lorsqu’il vous repère. Le moustique est attiré par le dioxyde de carbone que vous expirez, la chaleur de votre peau et même l’odeur de votre sueur. Une fois proche, il cherche un endroit où la peau est fine et où les vaisseaux sanguins sont faciles d’accès.
Avec sa trompe très fine, appelée proboscis, il perce la peau sans que vous ne sentiez grand-chose. En réalité, cette trompe contient plusieurs aiguilles microscopiques : certaines servent à creuser, d’autres à aspirer le sang. Mais avant de se nourrir, le moustique injecte sa salive dans votre peau.
Cette salive contient des substances qui empêchent le sang de coaguler, ainsi que de légers anesthésiants pour ne pas éveiller votre attention. C’est aussi par cette salive que peuvent passer certains virus ou parasites responsables du paludisme, de la dengue ou du chikungunya.
Quelques minutes plus tard, votre corps réagit. Le système immunitaire détecte les protéines étrangères contenues dans la salive du moustique et libère de l’histamine. C’est ce produit naturel qui provoque la rougeur, le gonflement et la fameuse démangeaison autour de la piqûre.
En quelques secondes, le moustique a aspiré plusieurs microlitres de sang, parfois deux fois son poids. Seules les femelles piquent, car elles ont besoin de sang pour nourrir leurs œufs. Les mâles, eux, se contentent du nectar des fleurs.
Derrière cette piqûre apparemment anodine, se cachent donc des échanges chimiques et biologiques complexes. Si la plupart sont sans danger, certaines peuvent transmettre des maladies graves dans les zones tropicales. D’où l’importance de se protéger avec des moustiquaires, des vêtements longs ou des répulsifs.
La prochaine fois qu’un moustique viendra bourdonner près de votre oreille, souvenez-vous : ce petit insecte ne cherche pas seulement à se nourrir, il participe à une mécanique naturelle aussi fascinante que redoutable.
Daniel GABA DOVI