Des chercheurs du CNRS ont découvert comment allonger l’espérance de vie en réactivant un gène dans les cellules de l’intestin du poisson-zèbre.
Ralentir le vieillissement d’un seul organe suffit-il à préserver un organisme entier ? C’est la question posée par des chercheurs du CNRS, qui ont ciblé l’intestin pour leur étude publiée dans Nature Aging. En effet, le vieillissement découlerait d’une inflammation accrue de notre « deuxième cerveau ». Avec le temps, le tube digestif joue de moins en moins bien son rôle de barrière, laissant passer certaines particules indésirables qui provoquent un vieillissement plus rapide de l’organisme. De plus, l’intestin est l’un des organes où le déclin des télomères – dont le raccourcissement est une caractéristique du vieillissement – est le plus rapide.
Produire la télomérase chez le poisson-zèbre
Les chercheurs ont effectué leurs travaux sur le poisson-zèbre, lequel partage 70 % de ses gènes avec l’Homme. Ils ont inséré dans l’animal un fragment d’ADN permettant aux cellules intestinales de produire la télomérase, l’enzyme responsable de l’allongement des télomères. Non seulement le déclin de l’intestin était ralenti, mais aussi le vieillissement d’organes éloignés tels que les systèmes reproductif et hématopoïétique (qui produit des cellules sanguines, comme la moelle osseuse). Ainsi, l’activation de l’expression de la télomérase spécifique à l’intestin et conduisant à l’élongation des télomères est suffisante pour contrer le vieillissement chez le poisson-zèbre.
Reste à savoir si ces bons résultats sont retrouvés chez l’humain. Les scientifiques souhaitent également étudier les pathologies associées au raccourcissement des télomères comme le cancer, les maladies neurodégénératives, immunitaires et gastro-intestinales.
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