Sciences: Peut-on vraiment « mourir de peur » ?

L’expression « mourir de peur » est largement entrée dans le langage courant… au mépris de la science ? Rien n’est moins sûr. Futura vous explique tout avant que vous ne vous lanciez dans votre marathon annuel de films d’horreur !

La dernière fois que vous avez regardé un bon film d’horreur, vous avez bien cru que votre dernière heure avait sonné. Sursauts, sueurs, accélération du rythme cardiaque, angoisse diffuse… tous les ingrédients étaient réunis. Pourtant, vous êtes bien vivant. Alors, peut-on vraiment mourir de peur ? La réponse est oui ! Pour être tout à fait exact, il est possible de mourir de stress, « un terme beaucoup plus englobant et qui regroupe des sentiments comme la peur, mais aussi la joie. Une joie très intense est une forme de stress biologique », précise le médecin Baptise Beaulieu pour France Inter. Ce syndrome a un nom : le Takotsubo ! Terme japonais, puisqu’il a été découvert par des chercheurs nippons à la fin des années 1970.

Les mécanismes à l’œuvre

Lorsque l’on se fait une frayeur, notre corps produit en plus ou moins grande quantité des catécholamines, regroupant plusieurs hormones. La plus célèbre est l’adrénaline : elle augmente notre pression artérielle et, donc, notre fréquence cardiaque. Nos muscles sont davantage oxygénés, nos pupilles se dilatent… Bref, notre corps se prépare à réagir en cas de danger et active la réponse « combat-fuite ». Problème, en trop grande quantité, les catécholamines sont toxiques pour le corps. Leur libération massive entraîne une anomalie dans le fonctionnement d’une partie du cœur. « La pointe et les parois latérales ne peuvent alors plus se contracter », détaille la Professeure Claire Mounier-Véhier, cardiologue au CHU de Lille, dans les colonnes d’Essentiel Santé Magazine.

Un phénomène extrêmement rare

Le syndrome de Takotsubo n’est pas à confondre avec l’infarctus, même si le patient présente des symptômes similaires. L’infarctus se caractérise par l’obstruction d’une artère qui alimente le cœur, empêchant ainsi l’oxygénation de ce dernier. Il peut, lui aussi, être provoqué par un stress intense, mais n’a pour l’instant été documenté que chez des patients déjà fragiles : c’est par exemple le cas d’une adolescente de seize ans décédée aux États-Unis après avoir visité une maison hantée. Reste que ces réactions au stress sont extrêmement rares chez les personnes en bonne santé (la prévalence du syndrome de Takotsubo est estimée à 1 cas pour 36 000 adultes), et provoquées dans des cas extrêmes : catastrophes naturelles, décès d’un proche, etc. Il n’y a donc aucune raison pour que vous annuliez votre marathon de l’horreur, au contraire : les films d’horreur auraient même un impact positif sur la gestion du stress, la stimulation de l’activité cérébrale et notre système immunitaire !

Futura-Sciences

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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