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Mohamed Hamdan Dagalo, plus connu sous le nom de Hemedti, incarne l’ascension fulgurante d’un homme parti des confins arides du Darfour pour devenir l’un des acteurs les plus influents et controversés du Soudan contemporain.
Né en 1975 au sein de la tribu arabe Mahariya, Hemedti débute comme berger et marchand de chameaux. Mais le déclenchement de la guerre du Darfour en 2003 bouleverse son destin. Il rejoint alors les milices Janjawid, soutenues par le régime d’Omar el-Béchir, tristement célèbres pour leurs exactions : massacres, viols, déplacements forcés. Sa brutalité et son efficacité lui permettent de gravir rapidement les échelons.
En 2013, les Janjawid sont restructurés sous le nom de Forces de soutien rapide (FSR), et Hemedti en devient le chef incontesté. À la tête de cette force paramilitaire, il contrôle également d’importantes ressources économiques : mines d’or, commerce de gomme arabique, élevage. Son pouvoir dépasse désormais le cadre militaire.
Après la chute d’Omar el-Béchir en 2019, Hemedti est nommé vice-président du Conseil militaire de transition. En 2021, il soutient un coup d’État qui écarte le gouvernement civil, consolidant ainsi son emprise sur l’appareil étatique.
En 2023, le Soudan sombre dans un conflit ouvert entre l’armée régulière et les FSR. Hemedti, accusé de crimes contre l’humanité, contrôle alors de vastes territoires, notamment à Khartoum et au Darfour. En 2025, il prête serment à la tête d’un gouvernement parallèle, illustrant la fragmentation politique et militaire du pays.
Son parcours soulève une interrogation majeure : est-il le défenseur d’une communauté marginalisée ou l’instigateur d’un chaos prolongé ? Une figure complexe, à la croisée du pouvoir, de la guerre et de l’ambition.
