Technologie : Un superaliment du futur qui a 3,5 milliards d’années

Etika Spiriluna cultive de manière responsable et locale de la spiruline fraîche, reconnue pour ses nombreuses vertus pour la santé et la planète.

Tout commence lors d’une mission dans une ONG aux Philippines. « C’est en cherchant un moyen de combattre la malnutrition dans les communautés défavorisées de la région, que nous avons découvert avec Shilhi la spiruline. Une agriculture locale et durable pour un aliment nutritif et sain, qui pouvait être menée par des femmes, et bénéficier directement aux enfants des communautés », raconte Xavier Delannoy, le cofondateur avec Shilhi Balane de Etika Spirulina.

À son retour dans le nord de la France, sa volonté de s’engager en faveur de la transition alimentaire et de l’agriculture de demain le pousse à poursuivre l’aventure avec des fermes urbaines de spiruline fraîche bio. « Imaginez-vous que le meilleur aliment pour l’humanité au XXe siècle pousse juste à côté de chez vous dans des fermes urbaines, et que vous puissiez le manger au quotidien dans des recettes avec des bienfaits pour votre santé », poursuit-il.

*Après plusieurs expérimentations, l’équipe réussit à mettre en place un process pour cultiver la spiruline fraîche et 100 % naturelle dans le Nord, tout en allongeant sa date limite de consommation de deux jours à dix jours. Selon Xavier Delannoy, « nous sommes un des seuls producteurs dans le monde à proposer la spiruline sous sa forme fraîche et surgelée, c’est-à-dire non déshydratée, pour garder une saveur beaucoup plus douce et préserver au mieux sa richesse nutritionnelle ».

Etika Spirulina a donc développé toute une gamme de produits autour de la spiruline, en format aliment ou condiment, pour cuisiner « l’aliment naturel le plus complet » dans toutes les recettes du quotidien. Une gamme élue la plus innovante en bio de l’année 2024. En fait « avec des saveurs rondes et discrètes, la spiruline est l’une des représentants de la saveur umami. Dans les recettes, elle sublime les saveurs des autres aliments : c’est un exhausteur de goût ! Sans déshydratation ni transformation, elle est un aliment précieux qui conserve tout son profil nutritionnel et son activité enzymatique, facilitant l’assimilation naturelle des micro-nutriments par le corps humain », explique Xavier Delannoy.

La spiruline est l’une des premières formes de vie sur Terre à avoir réalisé la photosynthèse il y a 3,5 milliards d’années. Invisible à l’œil nu, la spiruline est une micro-algue d’environ 0,1 mm de forme spiralée. À l’état naturel, elle pousse dans des lacs d’origine volcanique de la ceinture tropicale (Tchad, Kenya, Mexique, Andes, Inde…), mais aussi désormais en Camargue « importée par les flamants roses », précise Xavier Delannoy. Dans les années 1970, l’ONU la considère comme l’un des meilleurs aliments pour le futur et une dizaine d’années plus tard la Nasa l’étudie même pour des programmes spatiaux ! Elle est aussi beaucoup utilisée dans des programmes de lutte contre la malnutrition infantile.

Aujourd’hui, elle est cultivée dans des fermes aquacoles, où les conditions de culture naturelles sont reproduites, comme celle de Etika Spirulina à Villeneuve d’Ascq. D’ailleurs, l’entreprise est en train de lever des fonds pour accroître sa production et ainsi diminuer de moitié le coût de revient. D’ici quatre ans, elle a aussi pour ambition de dupliquer ses fermes urbaines dans d’autres métropoles françaises.

La spiruline : un outil naturopathique pour pallier les carences et dénutritions alimentaires ? Selon Elodie Prouvost-Dusart, il faut savoir que la spiruline ne nécessite pas de terre agricole fertile, car elle se cultive hors sol, ni de produits phytosanitaires de types pesticides, herbicides, fongicides. Elle n’a besoin que de peu de surface pour un haut rendement protéique, de l’ordre de 50 tonnes à l’hectare, contre 2,5 tonnes pour le soja, 800 kilos pour le maïs et 160 kilos pour les protéines bovines. En plus, elle n’émet pas de gaz à effet de serre et transforme le dioxyde de carbone de l’air en oxygène, à hauteur de 40 tonnes par hectare et par an. Enfin, sa consommation en eau potable est très limitée car elle n’est utilisée qu’en début de saison pour remplir les bassins et ensuite pour compenser l’évaporation. En circuit fermé, l’eau de récolte est, elle, réinjectée dans les bassins.

Futura-Sciences

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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