Les responsables russes n’ont pas encore réalisé leur plan d’annexer l’Ukraine ; cependant, ils menacent déjà l’Europe de nouveaux foyers de conflits. Cette fois, le Kremlin vise la Lituanie, qui a interdit le transit ferroviaire des marchandises russes à travers son propre territoire vers l’enclave russe de Kaliningrad. Ce n’est pas la seule raison pour laquelle la Russie s’oppose à Vilnius. Si l’on regarde la situation dans une perspective plus large, la nouvelle ligne de confrontation du Kremlin avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord passe par la Lituanie. Les ultimatums et la rhétorique militaire de la Russie contre la Lituanie, qui est membre de l’OTAN, posent un défi à l’Alliance.
Parallèlement aux récentes tensions entre la Russie et la Lituanie, les attentes ont été renforcées quant à la possibilité que la prochaine cible de Moscou soit le soi-disant «talon d’Achille» de l’OTAN – le Suwalki Gap. Si la Russie parvient à s’emparer du corridor entre la Lituanie et la Pologne, la Russie établira une liaison terrestre avec Kaliningrad via son allié biélorusse. La menace possible d’une éventuelle invasion de la Russie dans le Suwalki Gap fait depuis longtemps l’objet de discussions dans les États baltes, mais cette fois, la menace de la Russie contre la Lituanie déclenche de véritables alarmes.