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Lomé, 27 septembre 2025 — C’est une page politique qui se tourne avec fracas. Cinq ans après sa création, la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK), coalition emblématique de l’opposition togolaise, est officiellement dissoute par les autorités. Une décision qui suscite indignation, incompréhension… et accusations de trahison interne.
Dans une correspondance datée du 25 septembre, le ministère de l’Administration territoriale déclare la DMK « sans existence légale », faute de récépissé. Toute activité politique menée sous cette bannière est désormais interdite, avec transmission de la décision au ministère de la Sécurité pour application.
Une coalition née dans la contestation
La DMK avait vu le jour en 2020, dans le sillage de la candidature contestataire d’Agbéyomé Kodjo à la présidentielle. Elle avait réussi à rassembler partis politiques, figures indépendantes et organisations de la société civile autour d’un même idéal : l’alternance démocratique. Mais les décès successifs de son fondateur, Mgr Philippe Kpodzro, puis d’Agbéyomé Kodjo, ont laissé la coalition orpheline, fragilisée par des tensions internes.
Un Judas dans les rangs ?
Paul Missiagbeto, ancien coordonnateur de la DMK aujourd’hui en exil, dénonce une « manœuvre orchestrée de l’intérieur ». Selon lui, certains anciens alliés auraient volontairement sollicité l’interdiction du mouvement. « Ils peuvent dissoudre la DMK sur papier, mais jamais dans l’esprit des Togolais », affirme-t-il, promettant de poursuivre le combat sous d’autres formes.
Une décision qui interroge
Cette dissolution, inédite dans l’histoire politique togolaise, soulève de nombreuses interrogations. Plusieurs coalitions ont fonctionné sans récépissé, leurs membres étant issus de partis légalement reconnus. Pour certains observateurs, cette mesure marque un tournant symbolique, voire une volonté de neutraliser toute structure d’opposition non conventionnelle.
Alors que les regards se tournent vers les prochaines échéances électorales, la fin de la DMK pourrait redéfinir les équilibres politiques. Mais dans les esprits, le mouvement reste vivant — comme un symbole de résistance, de foi et de fracture démocratique.