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Dans les universités publiques du Togo, censées incarner l’excellence académique, la réalité de la Faculté des Sciences de la Santé (FSS) révèle une situation alarmante. La première année de médecine, qui devrait constituer une base solide pour les futurs professionnels de santé, s’est transformée en un véritable chaos.
Les promotions atteignent des effectifs démesurés, parfois jusqu’à 1 500 étudiants, entassés dans des amphithéâtres où les cours sont dispensés sans micro, avec des vidéoprojecteurs défectueux et dans des conditions indignes d’un enseignement supérieur. La sélection, censée garantir la rigueur, s’est réduite à une formalité quantitative. Résultat : anciens et nouveaux étudiants se retrouvent mêlés dans un désordre total.
Face à cette pression, seuls ceux disposant de moyens financiers ou de connexions parviennent à progresser. Les autres, découragés et épuisés, sont réorientés brutalement vers d’autres filières, sans accompagnement. Beaucoup perdent espoir, certains sombrent dans la dépression, abandonnés par un système qui prétend former mais finit par broyer.
Le constat est grave : si rien n’est fait, la prochaine génération de médecins, pharmaciens et dentistes risque de sortir sans la rigueur ni le niveau requis. Ce n’est plus seulement un problème universitaire, mais une menace directe pour la santé publique. Il est urgent de dénoncer cette dérive, de réveiller les consciences et d’exiger des réformes structurelles. Car la santé d’un pays commence par la qualité de la formation de ses soignants.





