DJ Snake, célèbre DJ et producteur franco-algérien résidant aux États-Unis, s’est retrouvé malgré lui au cœur d’une controverse politique outre-Atlantique.
Mercredi dernier, l’artiste a exprimé publiquement son mécontentement après avoir découvert que l’un de ses morceaux phares, “Turn Down for What”, avait été utilisé sans son accord lors de la convention nationale du Parti démocrate aux États-Unis.
Cet événement, qui se tient cette semaine à Chicago, est un rendez-vous politique incontournable visant à désigner les candidats démocrates pour la prochaine élection présidentielle de 2024, avec Kamala Harris en tête d’affiche. La convention a pris un tournant inattendu lorsque le rappeur Lil Jon est monté sur scène pour interpréter le célèbre tube, sorti en 2013 en collaboration avec DJ Snake.
Cependant, la réaction de l’artiste ne s’est pas fait attendre. Sur X, DJ Snake a clairement exprimé son désaccord : « Je n’ai pas autorisé et je n’autorise pas que ma musique soit utilisée lors d’un événement politique de quelque nature que ce soit ». Une déclaration qui met en lumière la volonté de l’artiste de rester à l’écart de toute affiliation politique.
La musique, souvent utilisée pour galvaniser les foules lors des campagnes électorales aux États-Unis, peut aussi être source de tensions. Bien que DJ Snake ait tenu à marquer sa désapprobation, la réalité légale est telle que les candidats américains n’ont pas besoin de l’autorisation des artistes pour diffuser leurs œuvres lors d’événements politiques. En effet, ces événements sont couverts par des licences générales applicables aux lieux où se déroulent les manifestations.
Toutefois, le désaveu public reste l’une des tactiques les plus efficaces pour un artiste désireux de se dissocier d’un candidat ou d’un parti politique. DJ Snake a ainsi emboîté le pas à d’autres artistes comme Céline Dion, qui s’est récemment insurgée contre l’utilisation de son titre “My Heart Will Go On” par Donald Trump lors d’un meeting au Montana.
DJ Snake, habituellement discret sur ses engagements personnels et ses convictions politiques, a ici choisi de s’exprimer sans équivoque. Mis à part quelques causes importantes qu’il soutient, comme la question palestinienne, l’artiste préfère rester en dehors des débats politiques. Cette prise de position vient donc rappeler l’importance pour certains artistes de protéger leur œuvre et leur image de toute récupération politique, surtout lorsqu’ils ne partagent pas les valeurs ou les objectifs des partis concernés.
Cet épisode soulève une question récurrente dans le monde de la musique et de la politique : jusqu’où peut-on aller dans l’utilisation des œuvres artistiques pour des fins politiques sans l’accord de leurs créateurs ? Pour DJ Snake, la réponse est claire : il n’est pas question que sa musique devienne un outil de propagande.
Source Al-Ain France