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Des milliers de Camerounais vivant aux États-Unis sous le statut de protection temporaire (TPS) sont désormais menacés d’expulsion après qu’un tribunal fédéral a statué en faveur de l’administration du président Donald Trump.
Lundi, un juge de district américain a levé une injonction antérieure qui empêchait l’administration de mettre fin aux protections TPS pour les ressortissants du Cameroun et de l’Afghanistan, ouvrant ainsi la voie à la mise en œuvre de la directive d’avril de Trump visant à révoquer leur statut protégé.
Selon les services de citoyenneté et d’immigration des États-Unis, environ 7 900 Camerounais bénéficient actuellement du TPS. La décision du tribunal pourrait les contraindre à retourner dans un pays toujours en proie à des troubles politiques et à des violences, en particulier dans les régions anglophones en proie à des conflits.
Cette décision concerne également environ 14 600 Afghans, dont beaucoup sont confrontés à des risques similaires dans un contexte d’insécurité persistante dans leur pays d’origine.
La répression de l’immigration de Trump cible le TPS
En avril, l’administration Trump a annoncé son intention de mettre fin au statut de protection temporaire (TPS) pour des milliers d’Afghans et de Camerounais vivant aux États-Unis, intensifiant ainsi sa vaste répression de l’immigration.
Plus de 7 000 ressortissants de ce pays africain risquent l’expulsion aux Etats-Unis
Un porte-parole du ministère américain de la Sécurité intérieure a confirmé la décision, qui marque un changement significatif dans la politique d’immigration humanitaire des États-Unis.
Le TPS offre un statut juridique temporaire et une protection contre l’expulsion aux ressortissants de pays confrontés à un conflit armé ou à une catastrophe naturelle. Les Camerounais ont obtenu cette protection en raison de la persistance des violences et de l’ aggravation de la crise humanitaire dans leur pays.
Suite à cette annonce, plus de 100 législateurs démocrates ont exhorté les hauts responsables de l’administration américaine à reconsidérer leur position, avertissant que la fin du TPS forcerait les immigrants vulnérables à retourner dans des « conditions humanitaires et économiques dévastatrices » .
Malgré une opposition généralisée, l’administration Trump maintient que les conditions au Cameroun et en Afghanistan se sont suffisamment améliorées pour justifier la fin des protections, une évaluation fortement contestée par les groupes de défense des droits de l’homme et les défenseurs de l’immigration.
Les critiques affirment que cette décision met non seulement en danger des milliers de vies, mais reflète également une approche plus large et plus dure de l’immigration sous le mandat renouvelé du président Trump.
Plusieurs groupes de défense ont promis de contester la décision devant les tribunaux, soulevant des inquiétudes concernant la sécurité, la régularité de la procédure et l’érosion des engagements humanitaires de longue date des États-Unis.