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Le 31 décembre 1999, Vladimir Poutine succédait à Boris Eltsine à la tête de la Russie. Vingt-cinq ans plus tard, il est toujours au pouvoir, presque égalant la longévité de Joseph Staline. Son parcours incarne une restauration de l’ordre après le chaos post-soviétique, mais aussi une dérive autoritaire marquée par la répression et l’isolement international.
- De l’effondrement à la stabilité : le retour de l’État
Les années 1990 ont laissé une Russie exsangue : inflation galopante, industries en ruine, institutions fragilisées. Poutine a imposé une reprise musclée :
- Relance économique portée par la flambée des prix du pétrole
- Réformes fiscales et encadrement de la concurrence
- Renforcement des structures étatiques et de la sécurité intérieure
Cette restauration de l’autorité a permis à Moscou de redevenir un centre de pouvoir, mais au prix d’un contrôle accru sur la société.
- Une croissance inégale et dépendante
Si les grandes villes ont bénéficié d’un essor économique, les disparités territoriales restent criantes :
- 20 % des foyers russes dépendent encore du bois pour se chauffer
- Une classe moyenne bridée pour éviter toute contestation politique
- Une économie toujours centrée sur les hydrocarbures, freinant l’innovation
La modernisation reste partielle, et les ambitions de diversification peinent à se concrétiser.
- L’autoritarisme comme pilier du pouvoir
Depuis les manifestations de 2011-2012, le régime a durci sa posture :
- Médias indépendants muselés, opposants emprisonnés
- Alexeï Navalny, figure de l’opposition, victime emblématique de la répression
- Révision constitutionnelle en 2020 : Poutine pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2036
- Concentration extrême du pouvoir autour du Kremlin
La démocratie russe s’est effacée au profit d’une « verticale du pouvoir » où toute dissidence est étouffée.
- Une puissance géopolitique isolée
L’annexion de la Crimée en 2014 et la guerre en Ukraine ont redéfini la posture internationale de la Russie :
- Sanctions économiques sévères et isolement diplomatique
- Tentatives d’influence en Syrie, en Afrique et ailleurs pour compenser l’isolement occidental
- Un conflit prolongé qui pèse sur l’économie et la société russe
Moscou affirme sa puissance, mais au prix d’un repli stratégique et d’une fracture avec l’Occident.
- Quel avenir pour la Russie post-Poutine ?
Alors que le pays fait face à des défis multiples, l’avenir reste incertain :
- Réformer une économie trop dépendante du pétrole
- Réconcilier autorité politique et légitimité populaire
- Répondre aux enjeux démographiques et sociaux
- Redéfinir la place de la Russie dans un monde multipolaire
Poutine demeure une figure incontournable, mais son héritage divise : stabilité retrouvée pour certains, verrouillage autoritaire pour d’autres.