Voici ce qui a poussé Camara Laye « L’enfant noir »

Camara Laye, l’auteur du roman « L’enfant noir » a dévoilé les circonstances dans lesquelles il a écrit son premier livre qui est l’enfant noir. Selon ce dernier, le livre a été écrit dans des conditions très difficiles surtout à cause de la suspension de sa bourse d’étude de son pays d’origine.

Suivez donc sa révélation

Le roman « L’enfant noir » ? Eh bien, c’est par nostalgie que je l’ai écrit. J’étais à Paris pour des études au Centre École d’Argenteuil, une école spéciale de mécanique automobile. En même temps que je finissais, nanti de mon diplôme, je réussissais l’examen d’entrée à une école supérieure. Mais chose inattendue, en ce moment même, mon pays d’origine suspendait la bourse d’étude qui m’avait été allouée, au motif que le diplôme acquis était largement suffisant.

J’ai alors décidé de poursuivre mes études par mes propres moyens, car je voulais devenir ingénieur. Je me suis inscrit à l’École Technique d’Aéronautique et de Construction Automobile, au boulevard Saint-Germain. J’ai fait une année de spéciales mathématiques et j’étais à présent en première année d’ingénieur. Mais mes moyens financiers étaient tels que j’ai dû suspendre mes études pour travailler. Je souffrais beaucoup à l’époque. Je me sentais diminué par rapport à mes camarades qui, je pensais, n’étaient pas plus intelligents que moi mais qui étudiaient. Et pour noyer ma souffrance, il fallait que je m’accroche à quelque chose : l’écriture. J’ai donc commencé à écrire, non pas pour publier, mais pour moi-même, pour soigner ma douleur. Chaque soir, j’écrivais mes souvenirs d’enfance. Ma chambre d’hôtel avait une lampe qui abandonnait la lumière comme un regret. Il m’arrivait alors de pleurer en écrivant certaines scènes de mon enfance et il me fallait tout arrêter. L’émotion était trop forte.

Un jour, j’ai parlé de ces souvenirs à un ami français lecteur à la maison d’édition Plon. Il m’a recommandé de lire Gustave Flaubert « l’éducation sentimentale » pour y puiser de l’inspiration. Il m’a conseillé de prêter attention à comment l’auteur passait d’un temps à un autre.

Tout de suite, j’ai senti chez Flaubert, un style simple, un style qui me plaisait : un sujet, un verbe et un complément.

J’ai essayé de faire comme Flaubert tout en apportant ma touche spéciale à ce style. J’ai opté pour un style où je pleure quand je veux faire pleurer mes lecteurs et où je ris quand je veux faire rire mes lecteurs. Quand je ne ressens rien, mon lectorat ne ressent rien. C’est ainsi qu’est né l’enfant noir, de la pure nostalgie.

Camara Laye

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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