Le président ukrainien Zelensky a démis de leurs fonctions la procureure générale Iryna Venediktova et le chef des services de sécurité Ivan Bakanov. Il dénonce des «liens», au sein de leurs services, entre responsables ukrainiens et services spéciaux russes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de limoger la procureure générale et le chef des services de sécurité du pays en raison de soupçons de centaines de cas de «collaboration» au profit des Russes au sein des services qu’ils dirigent. «J’ai pris la décision de relever de leurs fonctions la procureure générale [Iryna Venediktova] et le chef des services de sécurité [Ivan Bakanov]», a-t-il annoncé dans la soirée du 17 juillet.
Dans ce cadre, les autorités ukrainiennes enquêtent sur plus de 650 cas de soupçons de trahison de responsables locaux, dont 60 dans les zones sous contrôle de l’armée russe, d’après le dirigeant ukrainien. Il a précisé que les employés concernés étaient soupçonnés de «haute trahison et activités de collaboration».
«Un si grand nombre de crimes contre les fondations de la sécurité nationale et les liens établis entre des responsables ukrainiens en charge de l’application des lois et les services spéciaux russes posent des questions très sérieuses aux dirigeants concernés», a-t-il poursuivi, ajoutant que «chacune de ces questions recevra une réponse». Comme le souligne Politico, ces deux limogeages touchent des proches du président ukrainien : Ivan Bakanov, un ami d’enfance, avait dirigé sa campagne présidentielle en 2019 et avait ensuite été nommé à la tête des services de sécurité ukrainiens (SBU). Selon le média en ligne, cette nomination avait suscité la critique des partis d’opposition quant aux compétences d’Ivan Bakanov pour occuper ce poste. De la même manière, Iryna Venediktova avait conseillé Volodymyr Zelensky en matière de politique étrangère pendant la campagne présidentielle, avant d’être nommée procureure générale. A ce poste, elle a notamment dirigé l’enquête sur les atrocités présumées commises contre des civils au début de l’offensive russe dans la ville de Boutcha. Accusée de crimes de guerre par Kiev, Moscou avait alors démenti toute responsabilité de ses forces concernant ces exactions.
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