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Zinedine Zidane se dit toujours fier de ses origines et n’oublie surtout jamais d’où il vient. Malgré la gloire, le footballeur franco-algérien aime toujours évoquer son enfance modeste dans la ville de Marseille et son attachement aux valeurs que lui ont inculqué ses parents, originaires de la Kabylie.
Chez Zinedine Zidane, la vie familiale et les valeurs passent avant tout. Né de parents d’origine Kabylie, Zinedine est le petit dernier de la famille. Il a trois frères et une sœur. Comme chez la majorité des Kabyles, les valeurs familiales demeurent profondément ancrées dans son caractère. « Mon papa m’a beaucoup transmis. Lorsqu’il me massait avant et après les matchs avec de l’huile d’olive quand j’avais une dizaine d’années ou dès qu’il me coupait les cheveux, il en profitait toujours pour faire passer un message », raconte Zizou dans un entretien paru dans le dernier numéro du magazine GQ France1.
« En tant que parent, vous avez besoin d’un angle pour être écouté, surtout à l’adolescence, et quand mon papa me soignait ou me faisait beau, il avait forcément toute mon attention. Avec mes enfants, ma porte d’entrée, c’est toujours le foot. Là, ils écoutent », ajoute le père de 4 garçons : Enzo, Luca, Théo et Elyaz, qui ont tous opté pour une carrière de footballeur de haut niveau grâce aux conseils de leur père, champion du monde 1998 avec la France.
« Quand j’étais encore en activité, Enzo et Luca voulaient jouer au foot tout le temps. Je m’entraînais beaucoup et à la maison. J’aurais parfois préféré me reposer, mais ils ne me lâchaient pas ! » raconte Zinédine Zidane. « À notre arrivée à Madrid, nous vivions dans un appartement avec un tout petit jardin. Je me rappelle que je jouais avec eux au dernier étage et que je devais me mettre à genoux à cause du toit mansardé. J’en ai fait des choses ! Heureusement, Théo et Elyaz m’ont un peu épargné ensuite », ajoute-t-il.
Loin des terrains depuis sa décision de quitter la barre technique du Real Madrid, le triple vainqueur de suite de la Ligue des champions d’Europe passe aujourd’hui des jours heureux avec sa famille et ses proches. « Quand vous sortez d’une saison sur le banc, vous êtes encore plus fatigué qu’un joueur. Ce sont deux métiers qui n’ont rien à voir. Je me souviens que, footballeur, j’étais focalisé sur ma prestation et celle du collectif et je pensais uniquement à être le plus compétent possible pour aider mon équipe sur le terrain. Le coach, de son côté, s’occupe de 23 mecs et n’arrête jamais », souligne l’enfant terrible du football français.
« Quand je rentrais à la maison, ma tête était toujours là-bas. À ce poste, ça vient de tous les côtés : toutes les informations te remontent et tu as la responsabilité de prendre les décisions. Mine de rien, ça pompe ton énergie », avoue-t-il. « J’adore ce que je fais et je suis capable de beaucoup travailler, mais de temps en temps, et ça m’est arrivé deux fois, j’ai besoin d’enlever la prise. Aujourd’hui, je profite simplement de la vie, j’ai le temps d’aller voir mes parents si j’en ai envie, de déjeuner avec ma femme et mes enfants quand je suis à Madrid, de passer du temps avec mes potes. Tout ça, ce n’est possible qu’en prenant du recul. Ma vie va toujours à 200 à l’heure, mais je me sens frais, là ! » lâche le jeune retraité des terrains.
Perfectionniste à merveille, Zinédine Zidane, détenteur d’un BEPF (brevet d’entraîneur professionnel de football de haut niveau), a tenu à suivre une formation de manager général de club sportif au Centre de droit et d’économie du sport de Limoges de 2011 à 2013. « Ces trois ans d’études étaient nécessaires et m’ont beaucoup inspiré par la suite. Passer quelques jours à Munich avec Pep Guardiola et son staff, être au plus près de l’action et pouvoir poser toutes sortes de questions, c’était quelque chose, par exemple », avoue-t-il.
L’argent et la célébrité n’ont jamais rien changé à sa façon d’être. « C’est important de rester soi-même, mais je peux comprendre aussi qu’on puisse changer quand on est sous le feu des projecteurs et qu’on te répète que tu es le plus beau et le plus fort à longueur de journée. Tout ça peut déstabiliser, surtout aujourd’hui. Heureusement mon épouse et mes enfants sont mon ciment, c’est plus fort que tout », affirme-t-il.
Bien qu’il ait tout gagné durant sa longue carrière de joueur et aussi d’entraîneur, Zidane veut encore gagner. « Quand vous êtes joueur de haut niveau et que vous commencez à gagner, cette adrénaline ne vous quitte plus jamais et vous guide au quotidien. C’est un sentiment qui vous impacte vraiment et on ne s’en lasse jamais. J’aurais beau avoir gagné et regagné, j’aurais toujours ce désir de gagner encore », lâche celui qui ne veut toujours pas se prononcer sur son avenir professionnel.
« Je ne prépare pas les choses en général, je fais ce que je ressens. Comme pour ma première étape à Madrid. J’avais fait deux ans et demi a tope (à fond) comme on dit en espagnol. On avait gagné beaucoup de choses et j’avais vraiment besoin de souffler. Et puis, 8 mois plus tard, après un intervalle qui m’avait été bénéfique sur le plan personnel, le président m’a appelé et j’ai replongé de suite. J’aurais pu me dire : « J’ai fait ce que j’ai fait. Pourquoi me remettre là-dedans ? Pourquoi prendre ce risque de faire moins bien ? » Mais je ne calcule pas tout ça, je fais à l’instinct », avoue-t-il.
Tout en exprimant en vie de retrouver les terrains en tant que coach, Zizou reste discret sur son avenir. « Quand j’étais à Cannes, je voulais aller à Bordeaux. Puis j’ai voulu jouer à la Juve et ensuite à Madrid parce que c’était une expérience différente et plus forte à chaque fois. On appelle ça de l’ambition tout simplement. J’ai toujours été ambitieux et j’ai toujours cru en moi. Je fonce ». Mais il ne cache toujours pas son désir de devenir sélectionneur des Bleus. « J’ai déjà souvent dit que quand vous avez connu l’équipe de France en tant que joueur et que vous devenez entraîneur, c’est juste logique d’y penser. Mais ce n’est pas le moment », conclut-il.
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