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Les troupes ougandaises sont déployées en RDC, depuis fin novembre dernier. La Commission du budget du Parlement ougandais a décidé, mardi, de suspendre les allocations aux opérations de l’armée ougandaise dans l’Est de la République démocratique du Congo, jusqu’à ce que le corps législatif soit informé de l’opération, a rapporté la presse locale et un compte-rendu du Parlement parvenu à l’Agence Anadolu.
Les troupes ougandaises sont déployées en RDC, depuis fin novembre.
Le ministère de la Défense a sollicité 89,7 milliards de shillings (environ 25 millions USD) pour financer les opérations, mais les députés ont déclaré que le Parlement devait être informé avant d’engager des fonds publics dans l’opération.
« Pendant le déploiement de l’armée, le Parlement a été contourné. Nous ne savons pas combien de bataillons se trouvent au Congo. Nous sommes en droit de connaître la stratégie de sortie et les rapports sur les pertes de notre côté », a déclaré le chef de l’opposition, John Baptist Nambeshe.
« Quand nous avons demandé un briefing, ils ont dit que nous n’avions rien à faire avec le Parlement ; maintenant, pourquoi viendraient-ils au même Parlement pour de l’argent ? Pour moi, ma proposition est que cela devrait attendre jusqu’à ce que nous soyons informés », a déclaré le député, Ibrahim Ssemujju, emboîtant le pas au chef de file de l’opposition au Parlement.
Le président de la Commission du budget, Patrick Isiagi Opolot a approuvé les arguments de ses collègues. « Avant de présenter une proposition de financement, nous devons être informés [et vous devez faire un rapport] sur les défis rencontrés », a-t-il déclaré.
Les députés ont, également, plaidé en faveur d’une augmentation des salaires de l’armée, qui, selon eux, pourrait s’avérer utile, compte tenu de l’augmentation du coût de la vie. Les salaires des soldats ougandais ont été augmentés pour la dernière fois, en 2014. La rémunération mensuelle actuelle d’un soldat au rang de simple soldat est de 485 000 Shs (140 USD).
Les opérations conjointes de l’armée ougandaise et des forces armées de la République démocratique du Congo ciblent les rebelles des forces démocratiques alliés (ADF) auteurs du massacre de plusieurs milliers de civils dans la province du Nord – Kivu ( principalement le territoire de Beni) et l’Ituri. Les deux provinces congolaises sont frontalières avec l’Ouganda.
L’Ouganda a désigné les ADF comme responsables d’un double attentat-suicide ayant fait trois morts et 33 blessés à Kampala en novembre, trois semaines après deux attaques à la bombe dans la capitale, elles aussi attribuées aux rebelles. Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’organisation Etat islamique qui désigne le groupe comme sa « province d’Afrique centrale ». En mars, les Etats-Unis ont placé les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés à Daech.
Les ADF sont à l’origine une coalition de groupes armés ougandais, dont les plus importants étaient opposés au régime du Président Yoweri Museveni.
Ils sont installés dans l’Est congolais depuis 1995. Le déploiement des troupes ougandaises a été précédé par la proclamation de l’état de siège depuis le mois de mai 2021 dans les deux provinces. Cette mesure a consacré la gestion politique et administrative de ces provinces, de leurs villes et territoires par des officiers supérieurs de l’armée et de la police.
Elle reste critiquée pour son bilan mitigé, marqué notamment par l’accroissement du nombre des victimes des atrocités. Les Nations Unies qui disposent d’une mission de maintien de la paix en RDC depuis plus de 20 ans ont refusé de participer aux opérations, mais ont déclaré surveiller le respect des droits de l’homme.
Agora24 Agency