LA CRISE CENTRAFRICAINE EST-ELLE UNE FATALITÉ OU UNE MANIPULATION DES DONNEURS DES LEÇONS ?


La plus grande évaluation de cette crise loin de faire objet d’une étude sur le terrain, nécessite une analyse sur les esprits des Centrafricains et ceux qui se disent ses partenaires au développement et qui sont aujourd’hui dominés par la résignation et le renoncement.

Le fatalisme de cette crise pourrait alors devenir une réalité si on refuse de tirer les leçons sur les neuf années de crise, véritable misère humaine dans le but d’envisager et d’inventer les pistes de sortie si on avait une classe politique à bonne volonté pour exiger l’autonomie du pays surtout que les FACA montent en puissance à travers des actes de bravoure observés de part et d’autre. Il suffit de nos jours d’un humanisme de la part du Conseil de Sécurité des Nations-Unies pour libérer le pays des démons des violences et des assoiffés du sang des patriotes.


En absence de perspectives pour la résolution de cette maudite crise imposée au peuple, le conflit centrafricain se déplace et change de format surtout s’approfondit. Le temps de guerre et des violences communautaires continue de faire son petit bonhomme de chemin sans que personne ne s’interroge sur la complexité d’une crise aux racines lointaines. Comme autrefois au Darfour ou dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), un système de conflits (entre groupes armés, entre communautés, entre types d’intérêts), s’installe et des rapports de forces militaro-politiques s’établissent de manière plus au moins visible.

De tout cela, les Centrafricains ne prennent toujours pas conscience du danger de mort qui se trouve devant leurs portes.
L’Etat n’a pas de pouvoir en dehors de la capitale Bangui et ses environs. Les groupes armés continuent de commettre des exactions et soumettre la population civile dans une nouvelle forme de colonisation ce, malgré la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation négocié à Khartoum et validé devant Dieu et devant les garants et facilitateurs en terre centrafricaine, le 06 février 2019 afin d’acheter la paix aux populations civiles. Malgré cette victoire à la Pyrrhus, les démons de la mort prennent pour cibles les populations civiles, les agents humanitaires faisant de la Centrafrique, le pays le plus dangereux pour la mission des humanitaires malgré leur impartialité et leur neutralité dans le conflit. L’impunité a exacerbé l’instabilité et le nombre des déplacés internes se fait toujours enregistré au point où certains ONG de défense des droits de l’homme affirment que ces déplacés vivent dans les conditions très infernales. Partout dans l’arrière-pays, on entend des cris de désolation : les femmes qui pleurent leurs maris tués dans les brousses laissant derrière-eux des orphelins qui sont abandonnés à leur triste sort, les agriculteurs qui ne peuvent plus vaquer librement à leurs travaux champêtres à cause de la présence des peuhls envahisseurs à la conquête de l’espace vert, les éleveurs qui ne peuvent plus paître leurs troupeaux à cause de la présence des braqueurs et bandits de grand chemin ; les élèves qui ne peuvent plus aller à l’école à cause du vandalisme et des incendies des écoles par les groupes armés, bref, le tableau est sombre.
A-t-on oublié ?

Les Centrafricains ont retrouvé leur souveraineté avec les élections démocratiques, crédibles et appréciées de 2020/2021 et surtout la mise en place des institutions républicaines. Malheureusement, les résultats attendus par la population ne sont pas encore perceptibles sur le terrain. Nul ne sait le contrat signé avec les groupes armés et imposé au peuple centrafricain malgré la volonté du gouvernement de pacifier le pays. Les groupes armés qui devraient être dissouts après la signature de l’Accord dit de dernière chance, continuent de s’armer et de recruter au jour le jour, les mercenaires criminels venant du Soudan, du Tchad, du Niger, du Cameroun sous financement des puissances occultes. Les symptômes sont alarmants malgré la présence d’une force onusienne dont le budget de fonctionnement est le double de celui de la République centrafricaine.

Malgré tout, cette force présente dans le pays dont «l’objectif stratégique est d’aider à créer les conditions politiques, les conditions de sécurité et les conditions institutionnelles qui permettent de réduire durablement la présence de groupes armés et la menace qu’ils représentent en adoptant une approche globale et une posture proactive et robuste, sans préjudice des principes fondamentaux de maintien de paix » article 29 de la résolution 2499/2019. Or, si cette résolution était appliquée, on n’assisterait plus aux massacres des populations civiles sur toute l’étendue du territoire national ou bien, on n’aurait plus une force onusienne qui se substitue aux ONG humanitaires ou une force qui se présente en simple spectatrice dans les décomptes des cadres et de la prise des photos des cadavres.


La question communément posée de nos jours par le commun des Centrafricains, est de savoir si la République centrafricaine n’est-elle pas devenue un énorme business pour les pays nantis et certains pays de la sous-région qui la prennent comme un simple sujet d’exhibition arrangent les affaires qui les arrangent défont celles qui les dérangent et surveillent celles qui leur échappe sans se soucier des populations civiles ?

On refuse de comprendre de nos jours, comment avec les centaines des milliards que certains organismes internationaux injectent dans le pays depuis le début de la crise pour le sortir de l’ombre de la mort, ne permettent pas de neutraliser les milices ? Ces organismes se plaisent-ils d’investir sur du sable mouvant ? Les milliards circulent et les pauvres populations centrafricaines croupissent dans la misère avec la peur des représailles dans le ventre. Cette situation devrait normalement gêner les doctes qui prétendent résoudre les problèmes de l’humanité depuis la tribune des Nations-Unies.

Ils devraient par contre avoir un souci de lever l’embargo sur les armes et autres matériels de guerre à destination de ce pays supplicié par les groupes qui, eux, sont surarmés. Une justice de deux poids, deux mesures dans

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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