Il y a 664 ans Étienne Marcel fait massacrer, les maréchaux de Champagne et de Normandie

La bourgeoisie parisienne tente alors sa première « Révolution française » dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir royal en raison de la guerre de Cent Ans.

En 1355, pour financer une armée permanente de 30 000 hommes, Jean le Bon convoque les 14e États Généraux du Royaume.

En effet, depuis 1302 sous l’impulsion de Philippe le Bel, les Capétiens gouvernent en favorisant le développement de villes franches contre la noblesse, tout en ayant régulièrement recours aux États Généraux pour les décisions régaliennes.

Ceci afin de légitimer l’action de la couronne aux yeux de « l’opinion publique » tout en neutralisant les contre-pouvoirs des grands féodaux.

Philippe le Bel crée les Etats généraux en 1302 et les réuni pour la première fois en la cathédrale Notre-Dame de Paris du 23 mars au 10 avril.

Il convoquera les Etats à six reprises en douze ans, les derniers se réuniront le 1er août 1314 dans la cour du Palais de la Cité, pour financer une campagne militaire dans les Flandres.

Trente cinq ans plus tard, Jean II monte sur le trône en 1350, il réunit ses premiers Etats généraux en 1355 ayant pour ordre du jour la création de nouveaux impôts (notamment la désormais célèbre gabelle, un impôt sur le sel).

Mais Jean le Bon est fait prisonnier lors de la bataille de Poitiers de 1356, provoquant une régence confiée à son fils Charles, dauphin inexpérimenté de 18 ans.

C’est dans ce contexte d’affaiblissement du pouvoir central que les États Généraux du Royaume sont convoqués 3 fois entre 1355 et 1357.

Au cours de ces réunions, Étienne Marcel, prévôt des marchands de Paris, tente d’imposer le contrôle de la monarchie par la bourgeoisie commerçante de Paris.

Sous l’impulsion d’Étienne Marcel, la « Grande Ordonnance » est votée le 28 décembre 1355 et promulguée le 3 mars 1357.

Ce texte comporte 61 articles, il est l’esquisse d’une monarchie contrôlée par la bourgeoisie et un plan de réorganisation de l’État.

Le Dauphin renonce à toute imposition non votée par les États Généraux, il accepte la création d’un Conseil de tutelle se substituant au Conseil du Roi.

Cinq jours après la promulgation de l’ordonnance, presque tous les conseillers royaux du moment sont exilés, les membres du parlement et de la chambre des comptes renouvelés, les officiers de justice et de finances destitués.

Étienne Marcel jubile, il pense avoir enfin pris le dessus sur les Capétiens.

Pour maintenir la pression, Étienne Marcel fait massacrer, le 22 février 1358, les maréchaux de Champagne et de Normandie sous les yeux du dauphin Charles.

Marcel préserve le Dauphin en le coiffant du chaperon bleu et rouge aux couleurs de Paris, que portent ses partisans.

Humilié, Charles quitte Paris quelques jours plus tard tout en conservant malgré tout ses réseaux d’influence.

A la suite du siège de Paris de 1358, la bourgeoisie parisienne finit par se retourner contre Étienne Marcel.

Le 31 juillet 1358, il meurt assassiné par les commerçants parisiens qui considèrent qu’il est allé trop loin dans son opposition au pouvoir royal et qu’il a voulu livrer la ville aux Anglais.

Le 2 août, Charles entre en triomphe à Paris, la bourgeoisie d’affaire devra patienter près de 400 ans pour prendre sa revanche sur le pouvoir royal …

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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