Alors que la guerre en Ukraine fait rage, le porte-avions Charles-de-Gaulle assure actuellement des missions sur au moins trois pays différents de la Méditerranée, montrant ainsi sa capacité d’optimisation, pas forcément utilisée en 20 ans.
Déjà 12 missions aériennes en Roumanie et en Bulgarie
Le porte-parole de l’état-major des armées l’a confirmé : le porte-avions Charles-de-Gaulle assure actuellement des missions sur au moins trois pays différents de la Méditerranée, montrant ainsi sa capacité d’optimisation, pas forcément utilisée en 20 ans.« Le GAN (groupe aéronaval) est déployé depuis le 4 mars en Méditerranée centrale. Du 4 au 9 mars, 5 missions d’alerte avancée ont été réalisées en Bulgarie et 7 missions de défense aérienne au-dessus de la Roumanie », a déclaré le colonel Pascal Ianni. Au lancement de l’implication du Charles-de-Gaulle sur cette nouvelle partie de sa mission, la même source expliquait que chaque jour, le porte-avions envoyait un volume théorique (on le voit pas toujours respecté) de deux patrouilles de deux Rafale Marine vers la Roumanie, dans le cadre de la mission de défense aérienne avancée au profit de l’OTAN (EVA).
Les Mirage 2000-5 sont en Estonie
Un miroir de ce qui est réalisé par l’Armée de l’Air et de l’Espace depuis l’Estonie (les quatre Mirage 2000-5 des Cigognes sont arrivés hier de Luxeuil) et depuis Mont-de-Marsan et Istres (dès le 24 février). Sur ce dernier domaine, une à deux patrouilles de Rafale opèrent au-dessus de la Pologne avec chacun quatre Mica et deux Meteor sous les plumes. Le porte-parole de l’état-major a aussi affirmé durant ce point presse qu’un vol de E-2C Hawkeye était réalisé chaque jour au-dessus de la Bulgarie, pays qui n’avait pas été évoqué jusqu’alors. Roumanie et Bulgarie ont rejoint l’OTAN en 2004, et ne doivent pas trop le regretter, particulièrement en ce moment.
Opération Althea en Bosnie-Herzégovine
Enfin, une patrouille Rafale Marine survole quotidiennement la Bosnie-Herzégovine dans le cadre de l’opération Althea. Cette mission avait par contre été déterminée avant même le départ du groupe aéronaval de Toulon, en février : le vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi l’avait signalée en présentant la mission Clemenceau 22 au point presse du ministère des armées. Elle vise à profiter de la masse de chasseurs du porte-avions (20 Rafale de deux flottilles, soit l’équivalent d’un escadron de l’armée de l’air) et aussi à illustrer la volonté de la France de travailler à la défense de l’UE, en pleine présidence française.
Sept sorties quotidiennes sur trois pays
Si le survol de deux Rafale Marine peut sembler un peu surdimensionné par rapport à l’absence d’évènements au sol, c’est aussi une façon d’acquérir du renseignement de situation (une des spécialités du Rafale, pas toujours mise en valeur) et de faire du bruit dans le ciel, audible au sol. Pour d’éventuels belligérants, une façon de rappeler que 30 ans après le début des hostilités dans les Balkans, l’Europe reste attentive à la situation sur place. Ces trois pays totalisent donc sept sorties quotidiennes, loin du total théorique du groupe aérien embarqué (à 20 Rafale Marine et 2 Hawkeye), donc pas loin d’une quarantaine.
A ce stade, la date de retour du Charles-de-Gaulle à Toulon n’a pas été communiquée. Ni la date et l’endroit de sa future escale méditerranéenne.