La République islamique d’Iran a dénoncé ce 1er juin l’«ingérence inappropriée» exercée selon elle par la France et l’Allemagne après leur condamnation de la saisie par Téhéran quelques jours plus tôt de deux pétroliers grecs dans le Golfe. Après les vives critiques de la France et de l’Allemagne contre l’Iran sur la saisie le 27 mai de deux pétroliers grecs, Téhéran a répliqué ce 1er juin. «Une telle ingérence inappropriée dans le processus judiciaire indépendant de notre pays n’aidera pas à résoudre les problèmes», a fait savoir dans un communiqué Saïd Khatibzadeh, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
Le 27 mai, les Gardiens de la Révolution avaient annoncé s’être emparés de deux pétroliers grecs, quelques semaines après la saisie par la Grèce sur demande des Etats-Unis d’un navire transportant du pétrole iranien. Les ministères français et allemand des Affaires étrangères ont condamné dans des communiqués séparés la saisie par l’Iran de ces navires grecs et appelé Téhéran à les relâcher avec leur équipage.
Paris a réitéré «son attachement aux règles du droit international protégeant la liberté de navigation et la sécurité maritime» et appelé l’Iran «à libérer immédiatement les équipages et les navires». Berlin a de son côté dénoncé «une ingérence injustifiable dans le transport maritime» et «une grave violation des règles internationales». La Grèce a récupéré du pétrole iranien et va le transférer aux Etats-Unis Saïd Khatibzadeh a lui dénoncé le fait que la France et l’Allemagne protestent contre une saisie «légale» alors que ces pays «demeurent silencieux face à la saisie illégale [par la Grèce] d’un navire» transportant du pétrole iranien.
Les Gardiens de la Révolution ont justifié la saisie des navires grecs en évoquant des «violations» qu’ils auraient commises, sans donner plus de détails. L’Iran a affirmé le 28 mai que les équipages de deux pétroliers étaient en bonne santé et n’étaient pas en détention. En vertu des sanctions européennes liées au conflit en Ukraine, les autorités grecques ont par ailleurs saisi le 19 avril au large de l’île d’Eubée le pétrolier russe Pegas, rebaptisé quelques jours plus tard Lana.
Selon des informations à l’époque, le tanker transportait 115 000 tonnes de pétrole iranien. Une porte-parole de la police portuaire grecque avait expliqué que ce pétrole serait «transféré aux Etats-Unis […] à la suite d’une demande de la justice américaine».
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