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L’heure est arrivée à MOnusco de plier bagage. Confrontée à des manifestations réclamant son départ, la mission onusienne, longtemps chahutée sous Kabila, est désormais poussée vers la sortie par l’administration Tshisekedi. Vingt-trois ans après son arrivée au Congo, est-ce pour elle l’heure de plier bagages ?
Matelas empilés sur la tête des manifestants, chaises portées à bout de bras, parfois même quelques imposants réservoirs d’eau en métal péniblement traînés sur une piste en terre… Ce mardi 26 juillet, l’une des bases de la Mission des Nations unies (Monusco) à Goma est prise d’assaut. La foule paraît organisée. Elle est surtout mécontente. Voilà plusieurs jours que la colère contre les Casques bleus s’est remise à gronder.
Avec son budget dépassant chaque année le milliard de dollars et ses quelque 14 000 soldats et policiers chargés, notamment, de protéger les civils, la Monusco est régulièrement accusée d’inefficacité face aux groupes armés. Elle se prépare depuis plusieurs jours à cette nouvelle vague de manifestations. Elle a même adressé une correspondance au ministère des Affaires étrangères, le 18 juillet, pour alerter contre « le risque d’actes hostiles contre le personnel et les installations de la Monusco » à la suite de discours émanant de « représentants de l’État » ou « de figures publiques ».
Trois jours plus tôt, Modeste Bahati Lukwebo, le président du Sénat, l’un des trois principaux personnages de l’État, avait profité d’une visite dans le Nord-Kivu et dans le Sud-Kivu (Est) pour appeler la mission « à plier bagage ». Comme d’autres, il est accusé d’avoir jeté de l’huile sur le feu.