Quand les femmes investissent les réseaux de trafics de drogue

Léa était à la tête du réseau de vente de cannabis à domicile baptisé Luidgi. Cette femme de 27 ans est ! aujourd’hui libre sous contrôle judiciaire.

Devenue maman, elle attend de passer en jugement devant le tribunal correctionnel de Paris. Entre 2020 et 2021, cette narcotrafiquante était, avec son père Rémi, aujourd’hui décédé, la gérante d’une petite PME spécialisée dans la livraison. Depuis la crise sanitaire qui a accéléré le développement des centres d’appels, les femmes commencent à investir la gestion des réseaux de trafics de drogue.
« C’est le phénomène MeToo qui se développe dans un univers qui était réservé aux hommes. Jusqu’alors reléguées au rang de complices,
elles veulent aussigagner de l’argent présumé facile », confirme une magistrate de la cour d’appel de Paris. C’est un dilemme pour les juges car « leur défense avance souvent qu’elles ont des enfants et qu’ils seraient privés de leurs mères en cas d’incarcération ».

Pour la procureure de Versailles, Maryvonne Caillibotte, « la justice est souvent trop tendre avec les femmes. On nous dit qu’elles sont sous emprise. Il faut examiner les 500 clients sur Paris et en région parisienne. Comme l’a démontré l’enquête, le train de vie de Léa était loin de celui
d’une simple employée.

Durant vingt et un mois, elle dépense au moins 65000 €.

En fin d’année 2020, son père part vivre au Brésil et lui laisse les rênes de la PME. Léa gérera ses employés de manière paternaliste et proposera même des primes de fin d’année. « C’est mon père qui devrait être à ma place. C’est comme si je lui devais quelque chose avec tout ce qu’il m’a payé. Je n’arrivais pas à lui dire non. Je me disais tout le temps que j’étais manipulée.

J’ai des diplômes. Je veux devenir opticienne et vivre normalement », assure la jeu-Jean-Baptiste Isaac Directeur adjoint de la rédaction.

Jour après jour, nous racontons dans nos colonnes comment le trafic de droguegangrène nos territoires, de l’Île-de-France aux campagnes les plus reculées. Jour après jour, nous révélons les mille ruses des trafiquants qui ne cessent d’innover pour se tailler une part de l’énorme gâteau des produits stupéfiants vendusen France, estimé entre 3 et 6 milliards d’euros chaque année.

Jour après jour, nous dévoilons les mille visages de ce trafic, celui des gros truands exilés à Dubaï aux petites mains d’Alençon. Dans cette galaxie
mouvante qui concerne des dizaines de milliers de personnes en France l’Insee l’avait même évalué en 2014 à 21 000 équivalents temps plein, les femmes ont longtemps été considérées comme des victimes, nourrices malgré elles sont sous la coupede dealeurs violents et sans scrupules.

Les policiers et magistrats estiment désormais que certaines d’entre elles ne se contentent plus de rester dans l’ombre. Attirées parles mirages de l’argent facile, elles profitent de l’ubérisation
du marché de la drogue en devenant des chevilles ouvrières ou des piliers des call centers, ces nouveaux points de deals virtuels.

Quand elles ne s’occupent pas elles-mêmes des livraisons de cocaïne ou d’héroïne, profitant
de passer inaperçues dansles quartiers huppés de la capitale… Face à ce constat, la justice,
qui s’est elle-même largement féminisée, s’adapte peu à peu et n’hésite plus à muscler les peines, alors que ces délinquantes étaient parfois beaucoup plus légèrement
condamnées que les hommes.

Preuve que, face à un marché en perpétuelle évolution, la justice et les forces de l’ordre
doivent en permanence adapter leurs pratiques, loin de tout angélisme ou de réponses de toutes faites. Quand les femmes investissent les réseaux de trafics de drogue D’abord reléguées dans un rôle de mule, de nourrice ou de second
couteau,les femmes sont aujourd’hui livreuses, organisatrice et même gérants des trafics, grâce à l’émergence des plates-formes de livraison, observent les enquêteurs spécialisés.

Source : Le parisien en France

Komla
Komla

Je me nomme AKPANRI Komla, historien de formation, arbitre fédéral. Le journalisme est une passion pour moi plus précisément le journalisme sportif puisque je suis un sportif. Ayant fait une formation en histoire, j'aborde aussi des questions politiques, sociales et culturelles

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